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AA Victoria
En ce 1er Avril, revenons sur l’historique du fameux « poisson d’avril »
Jour saint pour tous les farceurs, ce premier jour d’avril rime surtout avec poisson d’avril. Si aujourd’hui la journée de la blague est célébrée dans plusieurs pays d’Europe, c’est notre cher pays qui est à l’origine de cette tradition. Petit retour sur ce fameux poisson…
Charles IX, du chamboulement de calendrier à une farce
Tout a commencé en 1564. La légende veut qu’à l’époque, le 1er avril était le premier jour de l’An, fête de l’Annonciation à Marie dont la tradition était de s’échanger des cadeaux. Mais un beau jour, le roi Charles IX décida que l’année débuterait en janvier, marque du rallongement des journées, tandis que fin mars annonce l’arrivée du printemps. Un changement plus cohérent mais qui néanmoins, bouleversa les échanges de cadeaux qui marquaient le passage à la nouvelle année. En effet, beaucoup peinèrent à s’adapter au nouveau calendrier. Certains continuèrent donc à célébrer le 1er avril selon l’ancienne tradition. Pour se moquer d’eux, les blagueurs profitèrent de l’occasion pour leur remettre de faux cadeaux pour plaisanter. Ainsi, les cadeaux d’avril se sont transformés en blagues, puis en stratagèmes pour piéger les autres. Alors, qui a dit que les Français n’avaient pas d’humour ?
Mais pourquoi le poisson ?
Eh bien, les cadeaux que l’on s’offrait encore en avril étaient souvent alimentaires. Cette date ayant lieu à la fin du Carême, période durant laquelle la consommation de viande est interdite chez les Chrétiens, le poisson était le cadeau le plus abordable et facile à trouver. Lorsque les blagues prirent de l’ampleur, la farce la plus courante était l’offrande de faux poissons. Par ailleurs, le 1er avril était le jour où la pêche devenait interdite, dans le but de respecter la période de reproduction. Pour faire un cadeau aux pêcheurs, et surtout pour se moquer d’eux, il était de coutume de leur offrir un hareng. Une habitude populaire s’installa et on accrochait discrètement un vrai poisson dans le dos des gens. Et comme autrefois, les habits étaient plus amples, les victimes ne s’en apercevaient pas tout de suite, de sorte que le poisson devenait de plus en plus gluant et puant.
Et dans les autres pays ?
La tradition de la blague d’origine française s’est peu à peu diffusée et s’exprime de différentes manières selon les pays. En Angleterre, par exemple, le 1er avril est l' »April’s fool day ». Les farces ne se font que le matin et si vous êtes piégé, vous êtes « une nouille ». Les Écossais, eux, aiment faire durer le plaisir plus longtemps et les farceurs sévissent également le 2 avril. Au Mexique, l’unique farce consiste à chaparder l’affaire d’un ami. La victime aura en échange des bonbons et un petit mot lui indiquant qu’il s’est fait avoir. Il existe même une version indienne du poisson d’avril qui se nomme la fête d' »Huli » ayant lieu en mars ou avril selon le calendrier hindou.
Livres dédiés au poisson d’avril
Dans un opuscule de 1843, intitulé Monologie du mois d’avril (et de ses poissons), Théodore de Jolimont fut le premier à relater les origines du poisson. Intrigué, l’auteur explore avec dévotion les mystères liés autour de cette tradition. Ce texte est librement consultable sur le site de la Bibliothèque de Lisieux et vous pouvez aussi télécharger ici la brochure intégrale en PDF.
Après l’histoire, place à l’humour ! Dans son livre Les plus grands canulars français, Pascal Mateo nous fait revivre les supercheries qui ont fait hurler de rire bon nombre de Français. 288 pages de bonne humeur et de rire assurés.
Que pensez-vous du poisson d’avril ? Est-ce une bonne dose d’humour garantie ou pensez-vous que la tradition est démodée ?