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Flora
Tour d’horizon de la 4ème de couverture
Il suffit d’observer les potentiels lecteurs dans les librairies pour constater que la 4ème de couverture est cruciale. Après avoir lu le titre, tout lecteur retourne le livre qu’il a entre les mains et parcourt les quelques lignes qui lui permettront de mieux cerner le sens du roman. Voici une présentation de cette page essentielle.
Une page spéciale
La 4ème de couverture a un rôle à part : elle n’est ni vraiment dehors, ni vraiment dedans. Un peu comme la véranda dans une maison, c’est elle qui nous fera décider si l’on rentre dans le roman. Rédiger une 4ème de couverture est un exercice périlleux car il faut trouver le bon dosage entre l’acte purement commercial et le partage authentique de l’auteur.
En effet, même si le rôle initial de la 4ème de couverture est de susciter le désir, elle ne doit pas pour autant sonner comme un discours clairement marketing en clamant qu’il s’agit du meilleur livre de tous les temps. Il faut donc réussir à manier l’exercice avec précision.
Une seule règle : l’absence de règle
Il n’existe pas de règle préétablie et c’est aux éditeurs de choisir comment ils souhaitent la travailler. Certaines maisons d’édition choisissent tout simplement de mettre un extrait. Il arrive par exemple aux éditions P.O.L de remplir la 4ème de couverture d’une simple phrase appartenant à l’ouvrage, comme pour le roman Clèves de Marie Darrieussecq, qui doit attirer avec cette simple phrase: « Solange se demande s’il vaut mieux le faire avec celui-ci ou avec celui-là. » Mais pour certains écrivains, choisir un extrait est le signe d’un échec, le signe que personne n’a réussi à résumer l’ouvrage en quelques lignes. D’ailleurs les lecteurs du Magazine Littéraire s’accordent avec ce point de vue. Dans un récent sondage, 63 % d’entre eux déclarait préférer trouver un résumé en quatrième plutôt qu’un extrait.
Certains éditeurs écrivent la 4ème de couverture de leurs auteurs. Actes Sud assument ouvertement ce choix en titrant cette page « Le point de vue des Éditeurs ». Ce point de vue subjectif permet aux lecteurs d’expliquer le choix de l’éditeur, qui est avant tout un lecteur comme les autres, touché par le manuscrit qu’il a reçu.
Enfin, la dernière possibilité est de laisser une liberté totale aux auteurs, qui sont peut-être les plus à même de trouver les mots pour attirer le lecteur. C’était le choix de Julien Green qui estimait « Si je ne le fais pas, quelqu’un le fera à ma place et ce sera pire encore »
Quelques conseils pour la rédaction de cette page-clé
Même s’il n’existe pas de règle précise pour rédiger la 4ème de couverture, il y a tout de même des éléments à respecter. Tout d’abord, nous vous conseillons d’éviter les phrases banales et toutes faites, qui pourraient sortir du stylo de n’importe quel journaliste littéraire, bannissez donc les expressions que vous avez déjà vous-même lu et relu. N’essayez pas non plus de résumer entièrement votre ouvrage, il est impossible de condenser un livre en une page, sinon ce livre n’aurait plus de raison d’exister. Évitez donc les longueurs et soyez percutants !
Et si vous voulez plus de conseils sur la façon de rédiger votre 4ème de couverture, nous vous invitons à lire le mode d’emploi de cette page essentielle en allant sur ce lien.
Article écrit avec la participation de Louise