Thérèse Desqueyroux, le destin tragique d’une femme

Le 21 novembre 2012, le film Thérèse Desqueyroux, adapté du roman du même nom de François Mauriac, est sorti sur les écrans. L’actrice Audrey Tautou y incarne le personnage principal, une héroïne libre d’esprit mais dont la vie fut tragique.

Un nouveau point de vue sur le roman
Le roman Thérèse Desqueyroux de François Mauriac vient d’être adapté une seconde fois au cinéma par le réalisateur Claude Miller, décédé en avril 2012. En 1962, l’histoire avait été une première fois transposée sur grand écran par Georges Franju. Ce réalisateur insista particulièrement sur la folie potentielle de Thérèse. Dans cette nouvelle adaptation, Claude Miller souligne plutôt la solitude et le désespoir ressentis par le personnage principal au cours de sa vie. Le casting réunit Audrey Tautou dans le rôle de Thérèse Desqueyroux et Gilles Lellouche qui interprète son mari, Bernard.

Un monument de la littérature française
François Mauriac naquit le 11 octobre 1885 à Bordeaux dans une famille catholique pratiquante. Dès son plus jeune âge, il reçut une éducation religieuse. En 1909, après un court passage à l’école nationale des Chartes, il développa un talent pour l’écriture et il connut rapidement le succès avec son premier recueil de poésie intitulé Les Mains Jointes. A partir de 1925, l’écrivain s’intéressa aux meurtrières et plus particulièrement aux empoisonneuses. Il se demandait comment une femme, qui a le pouvoir de donner la vie, pouvait devenir une pourvoyeuse de la mort. Dans le cadre de ses recherches, il demanda à son frère, Pierre, des documents sur le procès de Blanche Canaby. Au cours de l’année 1906, Madame Canaby avait tenté d’empoisonner son mari puis elle avait été acquittée par le tribunal de Bordeaux. Cette affaire inspira l’écrivain pour l’écriture de son roman à succès Thérèse Desqueyroux qu’il publia en 1927. En 1933, il fut élu membre de l’académie Française et en 1952, il reçut le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre. L’écrivain, véritable analyste des passions de l’âme, décéda le 1^er septembre 1970 à Paris.

Thérèse Desqueyroux, une meurtrière et une victime
Dans le roman Thérèse Desqueyroux, l’écrivain retraça l’histoire de Thérèse Laroque, une jeune femme aux idées avant-gardistes. Forcée par sa famille, elle se maria avec Bernard Desqueyroux. Très rapidement, la jeune femme se rendit compte de son erreur. Elle se sentit prisonnière de sa propre maison et constata que sa famille se préoccupait plus des apparences que de son bien-être. A force de vivre dans ce climat de solitude, la jeune femme sombra dans une profonde dépression et décida, sans vraiment en prendre conscience, d’empoisonner son mari. Cet acte froid et mécanique la rendit monstrueuse aux yeux de tout son entourage. Le plus tragique dans cette histoire est que l’empoisonnement de son mari échoua. Suite à cette tentative de meurtre, un procès s’organisa au cours duquel son mari déclara que sa femme n’était pas à l’origine de cette tentative de meurtre, alors qu’il était entièrement conscience du contraire, afin de ne pas souiller son image. Grâce à ce faux-témoignage, le tribunal prononça un non-lieu et Thérèse retourna vivre avec son époux. Lors de son retour au foyer familial, elle fut confrontée avec une grande brutalité à  l’indifférence de son mari puisqu’il niait totalement sa présence. A travers cet ouvrage, Mauriac établit une véritable critique de la bourgeoisie provinciale.

Cette adaptation cinématographique au casting des plus prometteurs est un long métrage qui ne passera pas inaperçu dans les salles obscures.

Article écrit avec la participation de Camille