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Flora
Rencontre avec Sylvie Ferrando, auteure de « L’homme en noir »
Présentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
« L’homme en noir » est un roman policier, c’est un détective privé qui mène l’enquête. C’est aussi un polar, dans la mesure où une partie du roman se passe en prison, et une autre dans un orphelinat, avec des actes et des intentions pas toujours très claires, une atmosphère un peu glauque… C’est un roman policier très construit, structuré en cinq parties, autour d’une tension entre le monde des adultes et le monde des enfants, et où, comme dans chacun de mes précédents ouvrages, on voyage, de Paris à Washington, d’Angers à Marrakech…
A quels lecteurs s’adresse votre ouvrage ?
Aux amateurs de romans policiers, de polars, à ceux qui n’ont pas peur de s’enfoncer dans les dédales et les méandres de l’esprit humain lorsqu’il est dérangé, pathogène, pathologique. A ceux qui n’ont pas peur d’avoir peur, qui aiment le suspense et les histoires bien ficelées.
Quelles ont été vos sources d’inspiration pour écrire ce livre ?
J’ai souhaité revisiter les romans policiers que j’avais lus dans mon enfance et mon adolescence. Tout particulièrement ceux de Conan Doyle, d’Agatha Christie, de Chandler et de Goodis. J’ai cherché à rendre à la fois pervers et naïf le discours narratif et le scénario, si bien qu’il n’y a plus de frontière très nette entre le bien et le mal, le blanc et le noir, et que tout devient gris. Je lis aussi des polars contemporains, surtout ceux des auteurs nordiques et anglo-saxons, comme Henning Mankell, Arnaldur Indridason ou Harlan Coben. Parmi les ouvrages d’auteurs français, j’aime beaucoup les romans de Fred Vargas.
Souhaitez-vous délivrer un message à travers « L’homme en noir » ?
Ce n’est pas un roman à thèse mais plutôt un roman noir, un polar, qui présente la particularité d’être polyphonique, avec des personnages multiples dans chacun des mondes, celui des enfants et celui des adultes. Ces deux mondes, qui paraissent bien hermétiques au départ, dans leurs enjeux, leurs centres d’intérêt, leurs discours, sont néanmoins en relation dans des situations variées. Pas toujours pour le meilleur, d’ailleurs… Il n’y a pas de morale dans le polar, et peu de bons sentiments, même si le droit, l’éthique, la justice finissent souvent par l’emporter à la fin.
D’où vient votre passion pour l’écriture ?
Depuis que je sais écrire, j’écris et je dessine. Il s’agissait d’abord de textes de livres de lecture scolaire, avec des héros enfantins, et puis des petits romans, que j’écrivais seule ou à deux, et que j’illustrais. J’ai conservé tous ces cahiers dans un tiroir, quelque part. Je n’ai jamais cessé d’écrire, mais je suis passée par l’écriture professionnelle, les dictionnaires et les encyclopédies spécialisées, et puis le doctorat en sciences du langage et les articles de recherche.
Je me suis remise à l’écriture de fiction à la mort de mon père, il y a vingt ans, ce qui a coïncidé avec mon entrée dans l’enseignement auprès des petits enfants et de leur imaginaire si libre…
Quels sont vos auteurs de référence ?
J’aime beaucoup les auteurs qui ont forgé, édifié une oeuvre, avec un projet littéraire sous-jacent, comme Balzac et Zola au XIXe siècle, comme Proust au XXe siècle. J’aime aussi les auteurs de textes courts, récits brefs, contes ou nouvelles, comme Maupassant, Borges, James Joyce, Poe, Quiroga, qui, en un petit nombre de pages, font émerger un monde. La densité, l’intensité est au rendez-vous dans ces textes courts, c’est ce que j’aime. Chaque mot est pesé, le scénario est très construit et la chute plus ou moins attendue. Plus près de nous, je me sens assez proche des nouvelles de Sylvain Tesson sur la globalisation.
Vous avez déjà beaucoup publié chez Edilivre. Quel est votre prochain projet d’écriture ?
J’ai la plume assez facile, bien que je travaille énormément mes textes, et l’imagination débordante. Je suis aussi très motivée. Mon parcours d’écrivain a commencé relativement tard, et je n’ai pas trop de temps à perdre si je veux achever ce que j’ai en tête.
Je suis en train d’écrire mon quatrième roman, un roman d’espionnage qui se situe en Afrique, au Gabon et au Congo-Brazzaville. Et je réfléchis à mon cinquième roman, sans doute une trilogie, une saga familiale qui commencera en Normandie et qui se développera aux Etats-Unis et dans certains pays d’Asie. Là encore, je creuse le sillon de l’expatriation, des nouveaux mondes… C’est un peu un leitmotiv chez moi, cela fait partie des obsessions qui fondent mon projet littéraire, en même temps que j’aime revisiter les genres littéraires -roman familial, roman policier, roman d’espionnage, nouvelle de science-fiction, nouvelle historique…
Un dernier mot pour les lecteurs ?
Ecrire de la fiction, c’est à la fois se documenter avec rigueur, s’instruire avec bonheur, travailler la langue avec précision, se mettre en empathie avec de nombreux personnages, donner libre cours, de façon raisonnée, à sa fantaisie, voire donner un sens à sa vie. Ne vous privez pas du plaisir !