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Flora
Rencontre avec Sophie Lavigne, auteur de » Victor, le paresseux à trois doigts «
Quelques mots en guise de présentation de votre ouvrage ?
Victor, le paresseux à trois doigts, tout comme Otto, le livre précédant, est un portrait. J’ai choisi de faire des portraits d’animaux, peut-être parce que je les trouve tout simplement plus intéressants. Le paresseux est lent, sans défense et il est tout à fait pacifique. Il vit en harmonie avec son environnement et tout d’un coup il est en voit de disparition… Pourquoi ? Tout simplement parce que l’homme est idiot, il détruit tout sans aucune conscience.
Pourquoi avez-vous choisi le cadre de la jungle pour votre récit ?
D’abord parce que le paresseux y habite, ensuite parce que la jungle disparaît. Le poumon de la terre s’envole en fumée. Le legs que nous faisons aux prochaines générations est pittoyable. Nous allons donner à nos enfants des amoncellements de déchets, de l’air irrespirable et des océans vides.
Celui-ci s’adresse-t-il en priorité aux enfants, aux adultes ?
Je dirais aux deux… Les enfants comprennent l’importance de l’écologie, car ils l’apprennent très tôt. Mais leurs parents se battent-ils suffisamment pour l’environnement ? Font-ils des pressions sur leurs gouvernements ? Vont-ils voter pour sanctionner les politiciens sans scrupules ?
Votre ouvrage présente-t-il une dimension métaphorique ?
On peut imaginer que la transformation des chenilles en papillons représente les possibilités qui s’offrent à nous, celles de reprendre le pas sur la lumière, la beauté et la bonté.
Quels conteurs vous inspirent ?
Je ne dirais pas que ce sont des conteurs qui m’inspirent, mais plutôt des illustrateurs. Ce sont les images qui viennent d’abord. Edward Gorey et Shaun Tan sont deux auteurs et illustrateurs qui m’inspirent beaucoup en ce moment. Les images font souvent naître le propos et l’émotion.
Quel est le registre dominant de votre ouvrage ?
Mes deux premiers livres sont des polaroïds… Peut-être que ces descriptions sont en passe de mourir, mais je garde espoir, car il y a toujours des personnes inspirantes qui prennent les choses en main. Au Costa Rica il y a une femme, Claire Trimer, qui a créé un sanctuaire pour prendre soin des paresseux.
Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Ce qui est fondamental de comprendre est que nous ne pouvons et ne pourrons pas vivre sans la nature. Si nous voulons aller vers la vie, il faudra revoir nos priorités.