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Rencontre avec Réni Sabathier, auteur du recueil de poésies « Les Ailes en feu »
18 juillet 2019
Posté par
Éditions Edilivre

Rencontre avec Réni Sabathier, auteur du recueil de poésies « Les Ailes en feu »


 

Présentez-nous votre ouvrage.

Les poésies du recueil « Les Ailes en feu » sont principalement inspirées par le mythe d’Icare, réinterprété sous l’angle de la passion amoureuse.
Fils de Dédale, il est connu pour avoir chuté dans la mer après s’être rapproché du soleil, en volant avec les ailes en cire que son père lui avait fabriquées.
Les différentes parties du recueil suivent son parcours, de l’envol, à l’extase et au plaisir qu’il éprouve dans les cieux, jusqu’à sa chute.
Le mythe a déjà été repris comme symbole de la passion amoureuse par des poètes du XVI ème siècle.

 

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Selon Nietzche : « Nous avons l’art pour ne pas mourir de la vérité ».
En effet, l’écriture comme toute autre expression artistique, constitue un exutoire aux réflexions ou aux sentiments qui nous assaillent. Il s’agit de mettre des mots sur les maux.
L’écriture, comme le dessin, me permettent d’exprimer spontanément des sentiments ou des idées que je ne pourrais pas exprimer autrement.

 

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

À tous les lecteurs, dans la perspective où toute expérience individuelle tend à l’universel.
À tous les amoureux des mots et de mythologie.

 

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Les poèmes sont sombres, même si une certaine sérénité transparaît à la fin du recueil.
En contrepoint, j’ai voulu que l’illustration de la couverture soit plus gaie et plus colorée, pour mettre en valeur la voie du « juste milieu » ou « via media » antique qui préconise la modération dans toute chose, ce qui n’est justement pas le fort d’Icare, qui s’est laissé griser par ses ardeurs…
La folie n’est jamais loin non plus, car l’ange représenté au bord d’un abîme peut faire penser à l’Arcane majeur du Fou. L’Inconnu peut réserver de belles comme de mauvaises surprises.
« Qu’est-ce que la poésie ? Une pensée dans une image. » Goethe.

 

Où puisez-vous votre inspiration ?

J’apprécie les mythes antiques, car, malgré leur aspect fictionnel, ils détiennent toujours une part de vérité.
Le parcours d’Icare m’a toujours fascinée : un envol sublime puis une chute si brutale ; symbole finalement des aléas de la vie… J’ai d’ailleurs écrit mon mémoire de maîtrise sur ce mythe et ses multiples interprétations dans la littérature et les arts de l’Antiquité jusqu’à nos jours.
Les quatre éléments (air, eau, terre et feu) et la nature (fleurs, oiseaux) sont très présents dans les poèmes car les mythes mettent en scène les forces naturelles symbolisant des énergies ou des facettes de la condition humaine.
Je suis également très inspirée par les poètes du XIX siècle : Victor Hugo, Baudelaire, Rimbaud, Lautréamont, ainsi que la littérature gothique et fantastique (Maupassant, Allan Edgar Poe, Barbey d’ Aurevilly…).

Cela explique le syncrétisme à la fois païen et chrétien de certains poèmes.
« La lettre d’une inconnue » de Stefan Zweig m’a profondément bouleversée. Il sait décrire et explorer avec subtilité et finesse toute la complexité des relations humaines.
Un des poèmes du recueil, « L’étoile », a d’ailleurs été inspiré par la nouvelle « L’étoile au- dessus de la forêt ».
« La Chute » et « L’étranger » de Camus m’ont également beaucoup marquée, par leur réflexion existentialiste sur l’absurdité de la vie.
La musique (le rock et le métal, symphonique notamment) et la peinture (les symbolistes : Gustave Moreau, Odilon Redon) constituent des viviers inépuisables d’inspiration poétique.
J’aime découvrir des artistes contemporains dans tous les domaines, surtout ceux qui sont empreints d’une certaine mélancolie fantastique : Benjamin Lacombe, Luis Royo, Victoria Francès, Tim Burton…

Aller à la rencontre d’œuvres éclectiques ne peut que nourrir constamment sa propre inspiration.…

 

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

J’ai quelques nouvelles fantastiques en attente, dont une longue en cours d’écriture.
J’aime beaucoup le format de la nouvelle, car elle constitue un « condensé de vie » qui se clôt sur une chute souvent surprenante.
J’ai d’ailleurs écrit certains poèmes sur ce modèle, comme de courtes histoires plongées dans un univers singulier.

 

Un dernier mot pour les lecteurs ?

J’espère leur procurer un plaisir, peut-être cathartique, à la lecture des poèmes.
Même si les thématiques sont souvent sombres, l’espoir naît des épreuves, et il faut savoir renaître tel un Phoenix (présent sur la couverture). L’amour, comme l’Art, permettent de nous transcender.