Interview écrite

Rencontre avec Rayan Ouamara, auteur de « Au pied du mur »
11 mars 2015
Posté par
Flora

Rencontre avec Rayan Ouamara, auteur de « Au pied du mur »

Rayan_Ouamara_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage ?
Au Pied du Mur est un recueil de quinze nouvelles. Le sentiment humain est le point central des récits qui émaillent ce livre. Celui-ci ouvre une fenêtre sur les émotions, parfois complexes et enchevêtrées, des hommes en mettant en scène différents personnages qui cachent souvent une part sombre ou douloureuse en eux. Ces héros, ambivalents, sont confrontés à une situation périlleuse et sont contraints, pour la plupart du temps, de trouver rapidement une alternative (d’où le titre du livre). Ces textes dépeignent des histoires de vie, quelquefois affligeantes, mais porteuses généralement d’un message d’espoir.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Après avoir publié un essai (cf. Le Poids de Knysna ou l’illusion du mal des banlieues), j’avais envie de me livrer à une nouvelle forme d’écriture. La fiction répondait parfaitement à mes attentes. La nouvelle requiert un style d’écriture qui me sied, à savoir, vif, concis et si possible percutant. Le genre n’est pas moins risqué que l’écriture d’un roman, juste différent. On s’épanche moins et on évite à tout prix le superflu. La démarche dans laquelle s’inscrit l’écriture d’un recueil s’approche à mon sens de celle de l’artiste qui réalise un album. Que ce soit en mot ou en musique, on y aborde différents thèmes qui permettent de jongler entre plusieurs univers. J’espère sincèrement que la nouvelle gagnera ses lettres de noblesse en France.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
L’objectif majeur de ce recueil a été de tirer l’alarme d’urgence. Le système établi dans lequel nous évoluons n’est pas sain. Il incite les hommes à courir toujours plus pour pouvoir vivre. Le rythme est effréné et nocif. Le fait que de plus en plus de personnes plaquent tout pour se lancer dans une nouvelle vie n’est pas anodin. Nous sommes aliénés à un système où l’argent en est le cœur. Et je crois que ça n’incite ni à l’épanouissement ni au bien-être. Les histoires poignantes de ces personnages dépeignent toutes des faits malheureux mêlés au courage et à l’atrocité des hommes. Ce bouquin est un moyen de se concentrer sur les vies d’hommes et de femmes, dans un monde qui les dépasse et qui leur est toxique. Les histoires sont, peu ou prou, sombres, car elles reflètent la dualité des hommes entre le bien et le mal. Nous sommes définitivement des êtres bicéphales. En gros, le message de ce livre est de dire : «Ne tombons surtout pas dans le pessimisme. Soyons fous, osons même être heureux. Mais soufflons un instant et croyons en une vie meilleure».

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
À tous les passionnés de littérature, aux amoureux de récits cinglants, à ceux qui veulent s’évader par les mots, aux rêveurs, aux révoltés, aux optimistes… ça fait déjà pas mal de monde ! (Rires).

Où puisez-vous votre inspiration ?
Mes récits se construisent majoritairement autour d’ingrédients qui font traditionnellement la force du cinéma. Mais à vrai dire, une idée que je sens pertinente peut me venir à n’importe quel moment : durant mon sommeil, en écoutant de la musique, en voiture, en lisant un fait divers dans les journaux ou encore en m’inspirant d’histoires personnelles.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Je m’attelle en ce moment à l’écriture d’un roman. L’histoire se passe au Salvador. L’intrigue est nouée autour d’un membre de la Mara Salvatrucha (NDLR : un gang ultra-violent originaire d’Amérique centrale) qui tente de s’extirper d’une vie sans lendemain. Son scénario ne se déroulera pas exactement comme prévu…

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Chers lecteurs, je vous invite chaleureusement à découvrir mon œuvre, en espérant qu’elle vous séduise. N’hésitez surtout pas à laisser un avis – quel qu’il soit – dans la rubrique « Avis des lecteurs » sur ma page Edilivre. Si vous le désirez, nous pouvons également échanger via ma page Facebook (mon profil porte mon prénom et mon patronyme). Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une agréable lecture !