Interview écrite

4 mars 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Pier Paolo Corciulo, auteur de  » Dans une autre vie « 

Pier_Paolo_Corciulo_EdilivrePourriez-vous introduire votre ouvrage Dans une autre vie ?
Après le polar Le Successeur, je présente Dans une autre vie qui est un recueil de nouvelles… musicales. À la fin de chaque nouvelle, une chanson que j’ai composée traite de la même thématique mais sous un angle différent. On peut écouter le morceau sur mon blog dont le lien internet figure dans le livre. Les sujets abordés sont multiples : les souvenirs, le monde et ses dérives, l’attente, les amours déçues, l’amitié, le courage, la lâcheté…

Pourquoi avez-vous choisi, entre autres, ce thème des chocs post-traumatiques ?
C’est uniquement pour donner une amorce à l’histoire qui donne le titre au recueil. La chanson Dans une autre vie a été écrite, en 2004, avant la nouvelle. Les personnes qui ont été confrontées à un choc post-traumatique racontent avoir vécu justement quelque chose, d’où l’idée de faire vivre aux deux personnages une situation particulière dans une dimension parallèle.

Vous vous intéressez également à la symbolique du nombre 13. Croyez-vous à l’irrationnel, à l’inconscient ?
J’avais lu un article qui expliquait que certaines compagnies aériennes avaient supprimé la rangée n°13 ou que le treizième étage n’existait pas dans certains hôtels. J’ai appliqué cela à l’histoire de La salle 13. Avec le temps qui passe, j’ai besoin de voir pour croire, mais je me laisse guider par mes rêveries et mon imagination quand j’écris. Dans cette nouvelle, écrite en 2003 puis retravaillée l’année passée, et sa chanson Rien ne va de soi, je rends un petit hommage aux enseignants. Moi qui viens de ce milieu, je reste persuadé qu’enseigner est l’un des plus beaux métiers mais qu’il est très difficile de l’exercer aujourd’hui, dans un monde de pressions, qui va vite, où l’on zappe sans arrêt. Je me souviens d’avoir donné le premier paragraphe à mes élèves et la consigne était d’en inventer la suite. Je me suis prêté également à ce jeu.

Défendez-vous la thèse de la fatalité dans votre ouvrage ?
Je n’ai jamais vraiment aimé le terme de fatalité ni ce qu’il représente mais je dois bien avouer que certains personnages de ce recueil sont liés à une sorte de destin. Je ne défends pas la thèse de la fatalité à tout prix. Le côté c’était inévitable, c’était prévu ne m’intéresse pas vraiment.

Quels penseurs vous inspirent ?
Certains écrivains m’inspirent comme Dino Buzzati et Stephen King dont je lis en ce moment les nouvelles. Le premier a écrit : Quand vient la nuit et que l’on se retrouve seul, certaines pensées resurgissent et envahissent l’esprit, occultant tout le reste. Cette phrase me parle. Jean-Jacques Goldman chante Veiller tard. C’est un peu la même idée qui revient et ça m’inspire. Les personnages springsteeniens, profondément humains, me touchent également, d’où la citation au début du livre.

Oscillez-vous entre ironie, peur, humour dans votre ouvrage ?
On retrouve un peu d’ironie et d’humour noir dans les nouvelles Un monde sérieux et L’équilibre. Derrière le rire, j’y cache effectivement certaines peurs. Dans ce recueil de nouvelles, j’essaie de varier mes émotions avant tout. Je n’aime pas rester figé dans un seul état d’esprit et j’espère que les personnes qui liront ce livre en feront autant.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Tout d’abord, merci à ceux qui liront les nouvelles et écouteront mes chansons, à ceux qui franchiront le pas et ouvriront ce livre et mon blog. Au-delà de toutes ces considérations, au-delà des thèmes abordés, c’est le plaisir d’écrire qui me pousse. J’espère que vous trouverez le même plaisir à lire ces histoires !