Interview écrite

8 février 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Michelle Brieuc, auteur de  » Le temps d’un été « 

Michelle_Brieuc_EdilivreMichelle Brieuc, pouvez-vous nous présenter votre ouvrage Le temps d’un été ?
C’est un roman très contemporain qui fait se rencontrer deux personnes que tout oppose, au cœur de Honfleur. De cette rencontre va naître une alchimie particulière qui révélera les failles et les faiblesses des deux protagonistes. C’est un jeu de miroir dans lequel un homme jeune, artiste, bohème, insolent, et une femme à un tournant de sa vie, encombrée de ses souvenirs, vont se croiser, s’approcher, se distancer jusqu’à mener à mal leur sensibilité qui s’aiguise au fil de leur histoire. Durant ce temps court d’un été, ces deux êtres vont se découvrir des possibilités de vie, des ressources nouvelles, qui modifieront quelque peu les certitudes de Claire et l’arrogance de Vinck. Tout est possible, le temps d’un été !

Comment vous-êtes-vous mise à l’écriture ?
J’ai commencé par l’écriture de nouvelles que j’ai proposé à des concours et qui ont toutes été récompensées. Le style de la nouvelle m’est vite apparu trop réducteur, j’ai eu envie de passer au roman qui donne plus de liberté et de vie aussi aux personnages. Avec le roman, on prend son temps, on vagabonde avec les personnages, on les mène dans des chemins de traverse. Tandis qu’avec la nouvelle on reste dans l’immédiateté. J’aime que mes personnages prennent le temps de vivre et fassent de belles rencontres dans cette trame que je tisse pour eux.

D’où vous vient votre inspiration ?
Je pense qu’elle est liée à ma faculté d’observation et à ma curiosité qui s’exercent souvent à mes dépens. J’emmagasine beaucoup. La vie est une scène foisonnante qui permet de donner libre cours à tous les imaginaires desquels naissent mes personnages.

Pourquoi avoir choisi ce style d’écriture ?
C’est celle qui me va le mieux, par son ton de liberté et de fantaisie. Parce qu’aussi j’aime raconter des histoires. J’aime la poésie mais je la respecte trop pour lui prêter ma plume (ou mon ordinateur…).

A quel type de lecteur s’adresse votre ouvrage ?
À tout public, femmes autant qu’hommes, si j’en juge par les rencontres que je fais lors de salons ou dédicaces en librairies et bibliothèques. Mais je constate que les femmes lisent plus que les hommes, elles choisissent d’abord et font lire les hommes ensuite.

Quels sont vos projets d’écriture futurs ?
Un prochain roman qui fera dans la dentelle, sujet minutieux et terriblement féminin bien que les hommes se soient longtemps parés de cet attribut que nous avons accaparé à notre tour. La dentelle a joué un rôle très important dans la mode et les marchés régionaux. Les femmes faisaient des œuvres d’art, elles avaient des doigts de fée et la dentelle était aussi un signe d’appartenance à une classe sociale.

Un mot pour vos lecteurs ?
J’aime les rencontrer, je crois que c’est le moment le plus abouti pour un auteur. Le livre, dès qu’il est publié, nous échappe tandis que lecteur se l’approprie et nous le raconte à sa manière. C’est dire le nombre d’interprétations qui s’en suivent car chaque lecteur à sa propre lecture ! Être confronté au regard, à la critique du lecteur, c’est un moment de grande joie, surtout lorsqu’on fidélise cette relation. Ce sont les lecteurs qui nous donnent envie d’écrire, ils sont tellement en attente du prochain livre que nous nous faisons plaisir à satisfaire leur gourmandise. Le temps de l’écriture est un temps de solitude qui ensuite fait place aux échanges avec les lecteurs et c’est gratifiant.