Posté par
Marie
Rencontre avec…Michel Saad
Michel Saad, Le secret du poisson opalin est votre 4ème ouvrage publié chez Edilivre, que pouvez-vous nous en dire ? Je n’arrive pas à le définir. Il n’est pas tout à fait un conte puisque le merveilleux se résume en une question posée par un poisson : « Quelle est la huitième couleur de l’arc-en-ciel ? ». A mon avis, il faut plus que cela pour faire un conte…Déjà, le poisson ne parle qu’à Maï, rien qu’à Maï…En fait, a-t-il jamais parlé ? Le lecteur le saura sûrement !
Comment vous est venue l’idée d’écrire cet ouvrage ? La Direction de la Jeunesse et des Sports de La Réunion avait lancé un concours d’écriture qui consistait à trouver réponse à la question du poisson. Le sujet m’avait plu et l’inspiration était au rendez-vous.
A quels lecteurs destinez-vous votre livre ? Aux jeunes de tous pays et aux moins jeunes. Dans un monde où l’on entend parler de guerre, de crise, de violence et d’argent, feuilleter un conte-couleur-fraîcheur apporte un certain apaisement.
Avez-vous un message à passer à travers ce conte ? Quand j’écris, c’est pour moi : ce qui me plaît ou me déplaît, me chante ou me déchante, mes soucis, mes joies, mes humeurs. Je n’ai pas une arrière pensée d’être lu ou de passer un message. Plus tard, une fois publié, si les lecteurs trouvent dans mes écrits un message qui leur apporte un peu de bonheur, je m’en réjouirais.
Pourquoi les réponses des adultes n’ont pas convaincu Maï ? Justement parce que ces réponses n’étaient pas en accord avec sa pensée de prolonger son rêve au-delà du rêve, d’évoquer un univers différent où le poisson ne serait pas poisson, l’arc-en-ciel, arc-en-ciel.
Pensez-vous que les adultes ne savent pas répondre aux questionnements des enfants ? Le plus souvent, les enfants s’attendent à une réponse préconçue dans leur imaginaire. Aux réponses rationnelles des adultes, ils préfèrent l’illogique qui leur paraît plus magique et impressionnant, raison pour laquelle le conte continue à leur plaire
Si vous deviez choisir un extrait de cet ouvrage à l’intention des lecteurs, quel passage leur proposeriez-vous? J’aime bien le sorcier pour son calme, sa gentillesse malgré son amour de l’argent, et surtout pour son sérieux à faire croire qu’un fille pourrait devenir un garçon !
Vous avez écrit des romans, de la poésie, du théâtre, de la science-fiction, et … des mathématiques ! Que manque-t-il encore à votre collection ? Beaucoup ! (rires), Politique, policier, philosophie, astronomie, théologie et métaphysique…
Comment définissez-vous votre style ? Tout style est une fusion de culture. Notre prof de seconde nous parlait « d’innutrition » : provenance plurielle de nos pensées et de nos écrits. Parfois, il m’arrive d’utiliser des phrases imagées tirées de ma langue maternelle, le libanais. Cependant, loin de nuire à la beauté du texte, ces expressions le comblent d’un parfum exotique.
Vous avez sans doute lu des livres de tous genres, quel est le livre ou l’auteur qui vous a le plus marqué ? Les Années d’illusion de Cronin, Terre des hommes et Le Petit Prince de Saint-Exupéry, Le Pianiste sans visage de Christian Grenier, Les Joues roses de Malika Ferdjoukh… (silence), j’ai l’impression de lire une question sur vos lèvres, j’y réponds illico : non, je n’ai pas lu du Harry Potter … Allons ! oui, pour ne pas mentir : juste cinq pages.
Avez-vous une préférence pour l’un de vos livres ? On a demandé à une Libanaise lequel de ses enfants elle aimait le plus, elle a dit : Le petit jusqu’à ce qu’il grandisse, le malade jusqu’à ce qu’il guérisse et l’absent jusqu’à ce qu’il revienne… En ce qui concerne mes livres, je dirai : le manuscrit jusqu’à ce qu’il paraisse, l’oublié jusqu’à ce qu’on le reconnaisse, le publié jusqu’à ce qu’il soit best-sellers ! (rires)
Avez-vous des projets littéraires en préparation ? Je garde espoir que Le Secret du poisson ne soit pas mon « chant du cygne » et que mes écrits suscitent un flot d’engouement auprès des lecteurs et des musiciens. Il ne faut pas croire au silence d’un écrivain : le plus souvent, il cacherait un rendez-vous secret avec l’inspiration.