Rencontre avec Majid Hawachi, auteur de « La Révolution en Tunisie »

 

D’où vous vient votre goût pour l’écriture ?
Il y a des moments dans la vie où l’écriture devient un besoin vital, presque une raison de vivre. Dans ma carrière d’enseignant et surtout de journaliste, l’écriture a toujours été ma fidèle compagne. Plutôt qu’un choix, mon intrusion dans le monde du journalisme a été mon dernier recours. Cette intrusion est intervenue à la suite des procès dont j’ai fait l’objet, des arrestations, de la persécution et de la radiation de mon travail initial en tant que professeur agrégé d’histoire géographie en raison de mes idées et de mes activités de militant de gauche. Je me suis ainsi reconverti au journalisme pour survivre et subvenir, un tant soit peu, aux besoins de ma famille. Ce fut une rude expérience compte tenu de la dictature de Ben Ali. Mais j’ai réussi à en sortir indemne et même à enrichir mon expérience personnelle. Toutefois, le besoin d’écrire, ne m’a jamais été aussi vital que lors des deux années post-révolution. Etant donné les souffrances, les frustrations, les déceptions et les désillusions engendrées par le développement de la situation dans mon pays lors des dernières années, l’écriture est devenue pour moi une thérapie. Elle seule est en mesure de préserver ma lucidité ma sincérité et mon optimisme vis-à-vis du fait historique en Tunisie : la Révolution sociale.

Présentez nous votre ouvrage en quelques mots.
C’est une approche singulière de l’accélération de l’histoire que connait mon pays par les temps qui courent. Une analyse des moments forts et des attitudes des diverses composantes de la classe politique. Une critique acerbe et bien fondée de l’attitude de la gauche tunisienne dans les événements en cours. Une esquisse de solutions pour le devenir de la Révolution sociale. Le tout est étoffé d’une narration expressive de l’émotion de l’écrivain en communion avec celle du peuple et de digressions historiques fort instructives.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Outre les motivations sus citées, j’estime qu’à l’heure où le moindre fait local a des dimensions internationales, il y va du devoir de tous ceux qui ont un parti pris en faveur des déshérités, des laissés pour compte, d’informer les forces vives dans le monde entier des faits tels qu’il se sont passés réellement et non tels que les racontent les réactionnaires de la contre révolution. Car nous menons le même combat. C’est la raison pour laquelle j’ai intitulé le livre « La Révolution en Tunisie » et non Révolution tunisienne. Je suis persuadé que la Révolution en Tunisie est une lueur d’espoir pour tous ceux qui œuvrent à changer le monde. Autant donc que ceux-ci sachent une part de vérité sur la réalité tunisienne.

Vos auteurs de référence ?
Dans ma toute première jeunesse j’étais « fan » de Zola. Ensuite, je me suis abreuvé à plusieurs sources, Gabriel Garcia Marquez, Georges Amadou…je dois dire que loin de tout dogmatisme, mon maître à penser demeure Karl Marx. « Le Dix huit Brumer de Louis Bonaparte » m’a beaucoup inspiré dans l’écriture de mon livre.

Un dernier mot pour le lecteur ?
J’accorde beaucoup d’importance au suivi de mon livre. Je sollicite les lecteurs à me faire part de leurs remarques et leurs critiques pour pouvoir progresser.