Interview écrite

20 mars 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Lyne Caputo, auteur de  » Fin d’été « 

Lyne_Caputo_EdilivrePouvez-vous, en quelques mots introduire votre roman Fin d’été ?
Ce roman suit  la vie d’une femme, Lili, sur une durée d’un an. L’histoire commence à la fin d’un été pour se terminer  à la fin de l’été suivant. D’où le titre.  Mon héroïne apparaît être en quête d’elle-même. Elle a besoin que quelque chose vienne bousculer sa vie trop lisse, mais là encore, ce quelque chose, elle ne l’attend plus depuis longtemps. Jusqu’à cette rencontre avec le plus improbable des hommes.
Pour résumer, Fin d’été raconte la double quête de Lili et David qui ont en commun de subir leur destin. Ensemble, ils vont chercher à construire le sens de leur vie.

Ce récit peut-il être considéré comme celui de la désillusion ?
C’est avant tout un récit qui tourne autour du manque, au sens large du terme. Lili ne croit plus que l’avenir recèlera encore des surprises et des passions capables de transcender sa vie. C’est pourquoi, il est finalement très juste de considérer ce récit comme celui de la désillusion, là aussi au sens large du terme, car comme je viens de le dire, Lili ne croit plus que sa vie sera différente de celle qu’elle a toujours connue. Non pas que cette vie soit marquée par une suite de malheurs, mais c’est plutôt que Lili est engloutie dans une routine qui n’en finit plus d’être lassante.  Tout ce qu’elle vit se teinte de désillusion.
Pourtant, Lili n’en est pas pour autant un personnage fade. Elle a seulement une façon bien à elle d’affronter ce qui lui arrive. Ce qui la caractérise, c’est qu’elle ne sait pas établir de hiérarchie entre les menus faits du quotidien et les événements importants. Les détails prennent autant de place que les faits plus marquants. Elle s’applique à faire ce qu’il faut comme il faut, et avec la même intensité, au point de s’être perdue elle-même. Alors, oui, ce récit peut être considéré comme celui de la désillusion, d’autant plus que la plus belle chose à venir dans la vie de  Lili n’est peut-être qu’une illusion qui pourrait s’avérer au final être aussi décevante que le reste… Car il ne faut pas s’attendre à une fin digne d’un conte.

L’héroïne, Lili, vit de nombreuses péripéties. Croyez-vous au hasard ?
Je pense que pour moi le hasard se traduit au travers de ces coïncidences qui parfois traversent ma vie. Des coïncidences auxquelles souvent je cherche à donner un sens et que j’appelle hasard. Je ne sais pas si j’y crois, mais je dirais bien que le hasard a parfois semblé croire en moi.

Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur le personnage de David, que Lili rencontre ?
J’ai un peu envie de répondre, que non, justement je n’ai pas envie d’en dire plus sur  David. Sinon qu’au début, et pratiquement jusqu’au bout, je ne savais pas qui il était. Le sens même de son existence s’est construit au fur et à mesure que j’avançais dans l’histoire et que David se voyait confronté aux questions de Lili. Je veux lui laisser toute sa part de mystère, car j’espère avoir créé  un personnage comme il n’en existe pas, et ce en raison de son essence même. Un personnage qui reste encore pour moi fascinant et que je continue à  développer dans la suite de Fin d’été sur laquelle je travaille actuellement.
Disons quand même que David est prisonnier de sa propre solitude, qui est à l’opposé de celle éprouvée par les autres personnages, qui sont confrontés eux à ce sentiment que nous pouvons sans doute tous parfois éprouver dans notre monde moderne, pourtant paradoxalement agité et rempli de monde.

Quelles relations entretiennent ces deux protagonistes ?
C’est une relation fusionnelle et passionnelle que mes deux personnages entretiennent, mais pas au sens conventionnel des termes. Chacun comble un manque chez l’autre,  et sans doute plus encore dans le cas de David qu’on ne  rencontre que lorsqu’il est avec Lili.

Cherchez-vous à transmettre un message à travers votre ouvrage ?
Je n’ai pas écrit ce roman avec pour but premier de transmettre un message, même si forcément tout écrit de cette ampleur en contient un. Mon envie première a été d’écrire un roman qui ferait rêver, tout en bouleversant les lecteurs. Sans doute le roman pose-t-il la question du sens de la vie,  au travers de deux vies particulières : celles  de Lili et celle de David. Sans doute aussi que le message implicite est de ne pas baisser les bras, jamais, de croire que tout peut toujours arriver et ce à n’importe quelle étape de l’existence.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
J’espère que vous éprouverez autant de plaisir à lire ce livre que j’en ai eu à l’écrire. Et que David, pour quelques heures au moins, saura instiller un peu de sa magie dans vos vies.