Posté par
Guillaume
Rencontre avec Frédéric Candian, auteur de «Le langage des oiseaux»
Présentez-nous votre ouvrage ?
« Le langage des oiseaux » est un recueil de textes, essentiellement des nouvelles. Le septième texte a d’abord été publié sous forme de feuilleton hebdomadaire sur le site www.lamidesauteurs.fr que j’ai créé en janvier 2015. Je qualifie ces textes, écrits entre 2010 et 2015, de fantastiques, mais c’est un peu réducteur. Dans ce livre, il y a aussi du polar, des questionnements sur divers problèmes de société, des références à l’actualité, bref, c’est un livre qui use de la fiction pour explorer le réel.
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Après avoir publié chez Edilivre mon quatrième roman, « La Communauté de Thésée », j’ai eu l’occasion de m’essayer avec succès à l’écriture d’un texte court. Je dis avec succès car ma première nouvelle, « Killa Vortex », a été sélectionnée à l’issue d’un concours et publiée dans un recueil collectif intitulé « Voyages aux frontières du réel », paru chez PG Com Editions en 2010. Cela m’a donné envie de participer à d’autres concours de nouvelles. Je me suis donc retrouvé au fil des mois avec quelques textes que je songeais depuis un certain temps à faire publier. En janvier 2015, les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher m’ont poussé à écrire « Le mystère du lapin blanc », qui traite aussi bien de terrorisme que de théories du complot, et à la lecture des premiers épisodes de ce feuilleton, certains lecteurs ont exprimé le souhait de voir ce texte publié en version papier. L’idée de publier un recueil s’est alors concrétisée. J’ai rédigé une autre nouvelle, titrée « La pie qu’est chiante ou le langage des oiseaux », qui me permettait de réunir tous ces textes sous une seule et même bannière, celle du « Langage des oiseaux ».
À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Mon livre peut intéresser aussi bien les amateurs de polar que de fantastique, mais c’est aussi un livre qui pose un regard critique et un peu désabusé sur la France et le monde. En fait, il faut le prendre un peu comme une pochette surprise. Une seule chose est sûre, les gens qui n’aiment que les lectures à l’eau de rose seront déçus.
Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
S’il y a un message dans ce livre, il est le suivant : de la réalité la plus sombre, peut émerger la lumière la plus éclatante, et inversement. Les réponses à nos problèmes quotidiens, des plus anodins aux plus graves, ne viennent pas toujours de là où nous les cherchons. Ce qui s’est produit en France en 2015, nul ne l’aurait imaginé, et pourtant, cela fait désormais partie de notre réalité. Avons-nous, jusqu’ici, vécu dans un rêve ? C’est incroyable, impensable, horrible, et pourtant c’est là. Voilà le message du livre : qu’est-ce que le réel ? Ce qui est réel pour un agriculteur français l’est-il aussi pour un fanatique islamiste ? Une réalité prévaut-elle sur l’autre ? Le terrorisme, la violence, ne sont-ils pas simplement la volonté d’imposer une conception du réel par rapport à une autre ? Dans ce cas, que deviennent nos repères et nos certitudes ? Que reste-t-il de ce que nous prenons pour vrai et acquis ?
Où puisez-vous votre inspiration ?
Paradoxalement, je lis très peu de livres de genre, que ce soit du polar ou du fantastique. Je puise mon inspiration dans l’actualité, dans mes observations et mes lectures, qui sont souvent des essais. Je m’intéresse aussi bien aux religions et à la spiritualité au sens large qu’à l’histoire ou la géopolitique, je puise mon inspiration dans la consternation et l’inquiétude que m’inspire ce monde, mais aussi dans l’espoir que les heures sombres que nous traversons ne sont pas une fatalité. Le mal ne peut pas triompher, aussi puissant soit-il.
Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Je travaille sur la réédition de mon troisième roman, « Justice » qui est paru en 2005 mais qui est actuellement indisponible. Il y aura quelques modifications, avec un chapitre supprimé et d’autres rajoutés. J’ai aussi commencé un nouveau roman qui sera le prolongement de ce que j’ai écrit jusqu’à aujourd’hui : fantastique, ésotérisme et géopolitique seront au rendez-vous. Il y sera encore question de terrorisme, d’espionnage, avec des scènes d’action et d’aventure. Quand j’estimerai avoir fait le tour de la question, j’arriverai peut-être à passer à autre chose.
Un dernier mot pour les lecteurs ?
« Le langage des oiseaux » est paru quelques jours à peine avant les attentats du 13 novembre 2015. Il est donc plus en phase avec l’actualité que je ne l’aurais souhaité. Mais s’il est question de terrorisme dans trois textes sur sept, les quatre autres doivent être pris pour ce qu’ils sont, de la fiction destinée à émouvoir, à faire trembler ou à faire réfléchir, et peut-être aussi à faire sourire, parfois.