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Éditions Edilivre
Rencontre avec Alain Desgris, auteur de « Conflits entre Franc-Maçonnerie et Église romaine »
Présentez-nous votre ouvrage
Ce livre a pour objet de traiter des affrontements idéologiques entre Église romaine et les divers mouvements « socialo-communistes » babouvistes et carbonari de la Franc-Maçonnerie des Lumières. Il a aussi pour objectif de préciser le changement qui s’opéra lorsque des gens de métiers sortirent du giron de l’Église exaltés par la philosophie des Lumières et le culte de la raison.
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Pour éclairer les cherchant. On a beaucoup écrit, beaucoup inventé afin d’arranger ce qui seyait le mieux à des groupes lobbyistes confrontés à des mouvements plus chrétiens. L’habitude malheureuse a été d’opposer de façon trop simpliste les catholiques, aux protestants, les déistes aux théistes, les athéistes aux gnostiques. On avait simplement oublié une classe qui, prenant le pied sur la noblesse seigneuriale, allait faire s’affronter le peuple aux nobles dans des idéologies sanglantes. J’ai aussi voulu montrer que la montée du nationalisme et la mise à l’index des juifs le fut autant par une Église qui approfondissait avec plus ou moins de bonheur ses dogmes que par des nationaux qui la couvraient de mille maux.
À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Ce livre s’adresse à toute personne qui veut approfondir certains faits « Francs-maçonniques » acquis par habitude. Le livre est référencé et cite, avec les travaux qui ont marqué leurs temps, les papes et les « maçons » connus pour leurs actions historiques.
Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Ce cheminement entre religion et laïcat permet de mieux comprendre l’évolution des idées et les crispations qui s’en suivirent. Le livre se veut éclairant et démontre qu’à chaque soubresaut de l’histoire les Frères de robe ou de tabliers furent ceux qui initièrent directement ou indirectement voire modifièrent les contextes politiques d’un pays en refondation. Enfin il a pour objet de désigner tous les courants contestataires religieux ou politiques issus de brillants philosophes et philologues qui œuvrèrent à certaines émancipations intellectuelles.
Où puisez-vous votre inspiration ?
Dans tous les textes relatant l’Histoire mais aussi dans tous les courants de pensées philosophiques qui ne sont en réalité que des redites, affirmées avec plus ou moins de brio, d’idéologies complexes mais adaptées à un monde tournant sur une hélicoïde ; le principe étant de faire passer chaque idée, chaque mouvement dit novateur selon un même principe mais avec un niveau technologique différent. J’étudie donc en même temps que les Pères de l’Église et des grands penseurs les théories de la création, de l’évolution et de la physique quantique ; mais je garde présent à l’esprit l’absurdité nihiliste que je réfute qui est de dire que « de rien serait né le tout ».
Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Je travaille sur plusieurs projets. Le premier explicitera la « genèse maçonnique » par l’emploi du bon usage des mots pris dans leurs sens étymologiques et datés dans leur premier emploi. Ensuite je poursuivrai la saga d’Enguerrand et d’Aliénor plongés dans une épopée de nature médiévale. Le conte supplantera alors l’Histoire quoiqu’en y puisant de solides appuis.
Un dernier mot pour les lecteurs ?
Ce second livre est essentiel à la compréhension des mouvements qui émergèrent de corporations avec de saints patrons et à une époque où une droite monarchique et religieuse commençait à affronter une classe nouvelle, bourgeoise et plus laïque. Ne pas connaître les dates et les hommes qui s’affrontèrent au travers d’idéologies serait pour tout cherchant dont les Francs-Maçons(es) renier ce qui fut et ce qui reste souvent prégnant dans des rites où les symboles et les paradoxes sont légion.