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AA Victoria
Quelques parcours littéraires atypiques
Les écrivains sont-ils tous casaniers ? Rompons l’image d’Epinal selon laquelle l’homme de lettres, ermite confiné dans sa chambre, ne sortirait que pour se sustenter et vivrait retiré du monde.
Blaise Cendrars, la flamme du voyageur
Le pseudonyme de Blaise Cendrars, choisi en raison de l’image de feu (les « cendres ») véhiculée, cachait la personnalité de Frédéric Louis Sauser, auteur suisse du 20ème siècle. Délaissant la sédentarité jugée trop ennuyeuse, celui-ci était, avant tout, un grand passionné de voyages ! Arpentant la planète dès son plus jeune âge, cet infatigable globe-trotteur, se rendit en Russie puis à New-York, « ville-monde » qui lui inspira son 1er poème, Les Pâques.
Amputé du bras droit après avoir été grièvement blessé en 1915, il voyagea au Brésil, sur les instances d’un ami, Paulo Prado, poète de surcroît. Lié spirituellement à différents courants picturaux et littéraires, il publia son premier roman en 1925, L’Or. Ce dernier, reconnu comme le chef-d’œuvre de Cendrars, narre l’épopée étonnante du Général Sutter (dont la personnalité ne va pas sans rappeler celle de son créateur !), millionnaire suisse, ruiné par la découverte d’un métal précieux sur ses terres californiennes.
Affichant une prédilection certaine pour les romans d’aventures, Blaise Cendrars connaît une existence tumultueuse, aussi tourmentée et romanesque que ses récits.
Antoine de Saint-Exupéry, l’envol littéraire
Après des études d’art et d’architecture, Antoine de Saint-Exupéry, éternel auteur du Petit Prince, devient pilote de chasse suite à son service militaire en 1921. S’engageant dans différentes missions postales qui le mènent jusqu’en Amérique du sud, il tire de cette expérience exotique ses premiers récits, Courrier du sud, en 1929, et Vol de nuit, en 1931. Le succès de ces ouvrages est retentissant, immédiat.
Dans Cahiers du sud, Saint-Exupéry narre l’histoire d’un pilote, chargé d’une missive qui le conduit de Toulouse à Casablanca puis à Dakar. Récit autobiographique, d’un amour impossible, cette histoire prend sa source dans l’existence même de son auteur.
Tout comme Cendrars, son contemporain, l’auteur du Petit Prince s’illustre à travers ses reportages et ses carnets de notes. Il rédige ceux-ci après ses divers périples au Viêt-Nam, à Moscou et enfin en Espagne qui nourrissent toute sa réflexion humaniste dans Terre des hommes. Pendant la 2nde guerre mondiale, participant ardemment aux actions de la Résistance, il part à New-York dans le but de convaincre les Américains de rejoindre la Résistance.
Pensez-vous qu’une existence mouvementée puisse nécessairement donner lieu à une œuvre féconde ? Vous inspirerez-vous d’expériences à priori « non littéraires » pour écrire ?