Posté par
Flora
Pourquoi Kindle Unlimited fait-il peur ?
Amazon a annoncé le lancement d’un service appelé «Kindle Unlimited». De quoi s’agit-il ? D’après Amazon il permet de profiter de «la lecture en illimité sur n’importe quel appareil pour seulement 9,99 € par mois». Alors, cette offre doit-elle effrayer les éditeurs ?
Quels sont les avantages de Kindle Unlimited ?
Après la musique et la vidéo, c’est au tour des livres numériques de se lancer dans l’ère du tout illimité. Désormais pour 9,99 € par mois, vous pouvez lire plus de 20 000 livres français, ou 700 000 en langue étrangère et ce, de façon illimitée. Un autre des gros avantages du Kindle Unlimited : c’est sans engagement. Grâce à cette révolution vous pouvez emmener l’équivalent d’une bibliothèque partout avec vous, choisir un livre et pouvoir le lire immédiatement sur chacun de vos supports numériques. Ce qui n’est pas forcément possible lorsque vous voulez emprunter un livre à une bibliothèque.
Pourquoi cette offre illimitée effraie ?
Grâce, ou à cause, de tous ces avantages, le nouveau service d’Amazon effraie les éditeurs. Ils ont peur que le livre traditionnel perde de sa valeur auprès des lecteurs. Notamment si les gros lecteurs se détournent des livres papiers, trop encombrants, trop coûteux et pas aussi facile d’accès. En outre, tout le monde y trouve-t-il son compte ? Difficile de savoir précisément comment sont rémunérés les auteurs et les éditeurs, chaque éditeur ayant négocié son contrat avec Amazon. Mais le calcul repose nécessairement sur un principe de proportionnalité en rapport avec le nombre de téléchargements des livres. On peut se baser sur les témoignages d’autoédités américains ayant déjà expérimenté Kindle Unlimited : Holly Ward disait par exemple, que ses revenus avaient chuté de 75 % après qu’elle ait intégré certains de ses livres à leur catalogue. En effet, des royalties ne sont versées à l’auteur du livre que si le lecteur lit plus de 10 % du livre.
Quels sont les limites de Kindle Unlimited ?
Cependant, ne jugeons pas trop vite, que reproche-t-on vraiment au géant Amazon ? Tout d’abord, l’abonnement ne donne accès qu’à 20 000 titres français sur 180 000 titres numériques français disponibles sur le marché. Beaucoup d’auteurs et d’éditeurs ont refusé de s’associer à cela. Pour les maisons d’édition on peut citer : Gallimard, Hachette et Actes Sud. Pour les écrivains, Amélie Nothomb, Simone de Beauvoir et Stephen King ont fait le choix de ne pas s’associer avec Amazon. Pour le catalogue « vaste et varié » on repassera, il y a en réalité très peu de nouveautés disponibles et surtout très peu de choix possibles. D’autre part, les titres tournent en permanence, c’est-à-dire qu’un livre qui était disponible la semaine passée peut avoir disparu la semaine suivante.
Fait-on vraiment des économies en s’abonnant à ce service ?
De même, vous n’avez pas accès à toute une bibliothèque, en réalité vous ne pouvez pas garder plus de 10 livres en même temps. Si l’on compare cela à un abonnement dans une bibliothèque : vous paierez 119,88 € ce service pour une année, alors qu’un abonnement à une bibliothèque vous coûterait 30 €. De sorte qu’au niveau du choix de livre comme au niveau économique, une bibliothèque traditionnelle reste la meilleure option. D’autant qu’une étude aux États-Unis a prouvé que ceux qui souscrivaient à ce service dépensaient plus en livre par mois que les autres : 58 $ pour les premiers contre 34 $ pour les derniers.
En outre, l’information est tombée ce matin, la médiatrice du livre, Laurence Engel, s’est prononcée ce matin au sujet des livres numériques disponibles en illimité. Ceux-ci sont officiellement déclarés «hors la loi». On peut donc se demander ce que l’avenir réserve à l’offre d’Amazon en France. Le géant modifiera-t-il son modèle dans les mois à venir ?
Que pensez-vous du service Kindle Unlimited ? L’avez-vous testé, que ce soit en tant qu’auteur ou lecteur ? Et qu’en avez-vous pensé ? Estimez-vous qu’il s’agisse d’un modèle d’avenir ?
Article écrit avec la participation de Marine.