Le 4 mai 2013, alors que je me rendais au siège de la Radiodiffusion nationale tchadienne, à N’Djamena, une convocation me fut apportée par un gendarme en faction. À la lecture de cette curieuse lettre, je découvris que j’étais convoqué au 3e cabinet du juge d’instruction du tribunal de première instance de N’Djamena, le 6 mai dès 8 heures. Je fus tout autant étonné que perplexe, car les contextes politique et sécuritaire étaient des plus délicats.
La suite de cette convocation fut sans surprise. Après avoir été déféré devant le juge d’instruction, le 6 mai 2013, je me suis retrouvé, le même jour, en détention à la maison d’arrêt d’Amssinené de N’Djamena durant une centaine de jours, pour « Complot et atteinte à l’ordre constitutionnel ». Du fait des charges qui pesaient contre moi, je risquais une peine de prison à perpétuité.
Grâce à la mobilisation précieuse et incessante de mes confrères de la presse nationale et internationale, des organisations de défense des droits humains, de mes avocats, de ma famille et de mes amis, je pus recouvrer la liberté.
Au-delà de mon histoire personnelle, le présent ouvrage est un hommage et un plaidoyer pour ces hommes et femmes de médias qui, à travers le monde, parfois au péril de leurs vies, donnent au journalisme ses lettres de noblesse.