Mémoires d'une petite fille d'esclaves

Lili a douze ans, elle vit à cet endroit avec ses parents. Elle est comme toutes les petites filles de son âge. Elle joue, invente des histoires, et surtout épie la grande maison des maîtres perchée sur la colline.
Dans la clairière en contrebas, se trouvent les cases des esclaves de la plantation.
Elle rêve d’une autre vie où elle sera elle aussi comme Madame, dans une jolie demeure, portant de beaux habits, des bagues à tous les doigts, de très jolis chapeaux, et en compagnie de son mari.
Le rêve de Lili va t’il s’accomplir un jour ?
Tous les esclaves de la plantation rêvent de liberté, mais chaque jour apporte sa charge de travail, de fatigue, et aussi de peur.
Il est loin et pesant le chemin qui conduit à la liberté !

EXTRAIT :

Le pire de tout, c’était le silence de ceux qui subissaient des cruautés sans rien dire.
Était-ce par peur, lâcheté, abandon, ou simplement parce qu’ils ne pouvaient déjà même plus penser ?
Moi dit Miranda, je me faisais toute petite tout au fond de ce bateau, qui nous menait vers un destin incertain, pour protéger le petit être qui vivait en moi.
Mon mari hurlait comme un chien à qui on avait arraché les entrailles, et on le tua sous mes yeux. Son corps fut jeté par-dessus bord sans autre considération !!!

Je n’oublierai jamais ses derniers cris, qui effacèrent les souvenirs
d’une vie paisible, dans un pays où nous pensions être à l'abri, et protégés de tout.
Départ non souhaité vers une terre inconnue, quel déchirement !
Lili écoutait sans rien dire le récit. Une certaine violence mentale l'occupait.
Comment un être humain peut-il considérer un autre homme comme son objet ?
A quel titre peut-on appartenir à quelqu'un, simplement parce qu'on est différent ?