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AA Victoria
Margaret Thatcher, la disparition d’une « drôle de Dame »
« The Iron Lady » s’est éteinte lundi 8 avril, à l’âge de 87 ans. Figure emblématique du Parti conservateur anglais et d’une ère d’austérité, elle révolutionna considérablement la politique des années 1980.
Retour sur le parcours d’une femme à poigne
Admirée des uns, honnie des autres, Margaret Thatcher s’impose, sans conteste, comme une figure à controverse. Attachée, dans l’imaginaire collectif, à une politique de rigueur, elle se retire complètement de la vie politique en 2002, emportée 11 ans plus tard, lundi 8 avril 2013, par une foudroyante attaque cardiaque.
Les dirigeants européens saluent son courage, ses convictions, tandis que le peuple anglais garde de nombreuses rancoeurs envers celle qui mena une politique sociale impitoyable.
Tandis qu’Obama affirme que : « Les Etats-Unis perdent une vraie amie », et qu’Hollande soutient : « qu’elle fut toujours franche et loyale », l’ancien dirigeant soviétique Gorbatchev rend hommage, quant à lui, à « une grande personnalité politique et une personne brillante ».
Née le 13 octobre 1925 à Grantham, en Angleterre, Margaret Thatcher connaît une ascension sociale sans précédent. Fille d’épiciers, issue d’une modeste extraction sociale, elle étudie à l’université d’Oxford, où elle apprend le métier de chimiste, grâce à une bourse d’études et à l’appui de ses brillants résultats scolaires. Par la suite, elle reprend une formation en droit, se destinant alors à la profession d’avocate, et embrasse une carrière politique. Elue Premier ministre du Parti conservateur en 1975, elle reste 15 ans au pouvoir, (le plus long mandat depuis le 19ème siècle !), redressant le pays sur un plan économique par le biais d’une série de réformes libérales radicales. Farouche opposante à l’URSS, elle prône une politique de libre-échange et d’individualisme, qui lui vaut d’être surnommée la « Dame de fer » par le journal soviétique L’Etoile rouge. Sa fermeté envers les mineurs grévistes du Nord de l’Angleterre dans les années 1984-1985 et son conservatisme façonnent son aura de personnage politique intransigeant et rigide, campé sur ses convictions.
Margaret Thatcher, à la fois auteure et inspiratrice de films
Après s’être retirée des affaires politiques, Maggie a laissé un long et vibrant témoignage de ses années de mandat. Ses mémoires permettent notamment d’appréhender la politique britannique des années 1970-1980, l’histoire du pays, les idées et les positions de cette femme vis-à-vis des mineurs, des prisonniers irlandais, de la guerre des Malouines.
Ses souvenirs personnels et politiques sont ainsi retranscrits dans : 10, Downing Street et Les Chemins du pouvoir. Alors que le premier tome fait la part belle aux bouleversements politiques de l’Europe des années 1970, le second volume revient sur le parcours intime de la Dame de fer, sur son enfance, sa formation, son entrée au gouvernement.
Ces deux ouvrages analysent, avec une grande précision, les chamboulements socio-économiques mondiaux entre 1979 et 1990, s’imposant comme une illustration saisissante de la vie politique de ces années délicates.
Mais, outre ses mémoires, de nombreuses biographies ont été consacrées à Margaret Thatcher. Un livre posthume, à paraître très prochainement en librairie, a été rédigé par l’écrivain britannique Charles Moore. Celui-ci avait obtenu, en 1997, l’autorisation de la Dame de fer d’écrire un ouvrage retraçant son existence, à cette concession près, que l’oeuvre ne soit publiée qu’après la disparition de cette dernière. Editée en 2 volumes, elle s’intitulera Margaret Thatcher : The Authorised Biography (Margaret Thatcher : la biographie officielle).
Cependant, loin de n’inspirer que des livres, Thatcher est aussi le personnage central de plusieurs films. Ainsi, en 2011, sort un biopic biographique, The Iron Lady (La Dame de fer), dans lequel Meryl Streep incarne magistralement la première ministre anglaise. Salué par la critique pour son jeu d’acteurs, mais vilipendé pour sa représentation partiale de la vie politique, cet opus s’avère mitigé .
Billy Elliot, sorti en 2000, retrace, quant à lui, l’existence difficile d’un garçonnet, féru de danse classique, dans le pénible contexte de la grève des mineurs de 1984-1985. Nous sommes alors sous l’ère thatcherienne…
Etes-vous intéressé par des ouvrages inspirés de la vie de Margaret Thatcher ?
Article écrit avec la participation de Camille