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Flora
L’Urgence de Lire : une campagne humanitaire et culturelle prioritaire
En novembre 2012, l’association Bibliothèques Sans Frontières lança une campagne internationale intitulée l’Urgence de Lire. Son objectif est de faciliter l’accès à la littérature dans des situations d’urgence humanitaire. Cet appel relance un problème de fond : l’inégalité en matière d’accès à la culture dans le monde.
Les bibliothèques peuvent sauver des vies
Née d’une initiative de Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, l’association Bibliothèques Sans Frontières (BSF) intervient dans plus de 20 pays, dont la plupart en Afrique, avec la mise à disposition de 450 bibliothèques et la distribution de plus de 22 000 livres. Selon Jérémie Lachal, directeur et cofondateur de cette entité, « ces lieux de partage sont des leviers d’action pour la démocratie et pour l’autonomisation des populations ». En contexte de crise, ces endroits sont véritablement au cœur du partage. L’association, qui existe depuis 5 ans, intervint lors de nombreux drames dans le passé tels que ceux du Rwanda ou plus récemment encore, en 2010, lors du tremblement de terre à Haïti. Ses actions permirent un accès rapide à l’information et à la culture grâce notamment à la mise à disposition de nombreux ouvrages aux habitants de ces zones sinistrées. De plus, son intervention lors du séisme au Chili, en février 2010, a eu un réel impact sur la population en difficulté en agissant positivement sur sa cohésion.
Un appel à la rescousse du livre
Au cours du mois de novembre dernier, l’association a lancé l’opération internationale L’Urgence de Lire dont le but est de sensibiliser les français à la place primordiale des livres et de la culture pour les communautés en situation d’urgence. En effet, lors de la mise en place d’une opération d’aide humanitaire, il est toujours question de soutien alimentaire dans un premier temps. Dans ces cas précis, l’accès à la culture est rarement mis en avant. Or, le besoin d’échanger et de se cultiver est fondamental car il participe à la guérison de l’Homme et à la reconstruction de sa communauté. Ce message est capital car aucun des principes de l’ONU n’évoque de dimensions culturelles. Désormais, des personnalités françaises telles que Jérôme Ferrari, Antoine Gallimard, Amélie Nothomb et Jean Reno soutiennent ce mouvement et lui donnent un véritable écho.
Une association qui développe plusieurs missions
Cette entité met également en place des outils innovants afin de garantir un accès à la culture dans les pays développés. En France, en 2007, l’organisme fut à l’initiative du programme Tournons la page. Face à la misère intellectuelle des réfugiés et des sans-papiers, elle créa des bibliothèques disposant d’accès à internet dans des centres d’hébergements. Au sein de ces établissements, les demandeurs d’asile ont accès aux moyens de communication d’une part pour chercher du travail mais également pour contacter leur famille restée dans leur pays d’origine. Pour conclure cette opération, au mois de juin 2013, un grand colloque sera organisé. Il réunira de nombreux professionnels de l’humanitaire dans le but de trouver et de déployer le plus grand nombre d’alternatives possibles face aux inégalités d’accès à la culture. Le temps nous dira si ces solutions seront efficaces. Selon vous, cette opération tiendra-t-elle ses promesses ? Qu’en pensez-vous ?
Article écrit avec la participation de Camille