Posté par
Flora
Créatures et littérature
Les monstres font partie de l’imaginaire collectif, ils sont présents depuis des siècles dans la littérature pour nous faire peur, pour nous donner envie de partir au combat mais aussi parfois, pour nous montrer les défauts de l’être humain. Partons ensemble à la chasse aux monstres de la littérature.
Dans la mythologie, les monstres doivent être combattus
Qu’il s’agisse des mythes issus de la tradition orale ou bien de l’Odyssée d’Homère, les personnages mythologiques sont monstrueux. Ils sont très nombreux, et souvent encore connus aujourd’hui. On pense notamment au Minotaure, à tête de taureau et au corps d’homme qui était le fruit d’un viol, et qui exigeait tous les 9 ans 7 jeunes hommes et 7 jeunes filles en sacrifice, ou bien la Chimère, un mélange de chèvre, de lion et de serpent qui pouvait cracher du feu. Ces monstres sont effrayants, ils n’hésitent pas à faire du mal et à attaquer tout ce qui se trouve à leur portée.
La littérature les utilise donc pour montrer la puissance et le courage d’un héros : le monstre est une opposition au héros, un obstacle que celui-ci doit franchir s’il veut prouver qu’il est valeureux. Dans l’Odyssée, Ulysse combat le Cyclope grâce à une ruse. Il l’enivre pour ensuite crever son unique et énorme œil. Ces combats mythiques présentent les qualités de combattants des héros, en opposition aux aspects effrayants et agressifs des monstres.
Dans les contes, les monstres représentent les pires défauts de l’homme
Les contes sont remplis de ces figures de monstres qui effraient les enfants et les plus grands. A travers des personnages simplifiés, les gentils et les méchants, l’enfant qui les découvre commence à appréhender les relations humaines.
Les ogres font partie des monstres récurrents des contes de fée. Ils représentent tout ce qui fait peur : ils sont grands, moches et mangent tout ce qui leur tombe sous la main. L’ogre est souvent père, il représente donc cette figure paternelle qu’il faut éliminer pour devenir un adulte. Dans les contes de Perrault, l’ogre ne parvient jamais à manger le héros. Il se fait par exemple avoir en dévorant ses propres filles dans Le Petit Poucet.
Les monstres sont donc une métaphore des relations humaines : il faut les éliminer et affronter sa peur pour sortir grandi et plus sage de cette expérience.
Dans les romans, les hommes deviennent des monstres à part entière
Les monstres ne sont pas simplement des figures imaginaires, des personnages inventés de toute pièce qui ne pourraient pas exister dans le monde réel. Au contraire, les romans savent créer des monstres qui nous ressemblent, quitte à les rendre attachant.
Dans Notre Dame de Paris de Victor Hugo, Quasimodo est un monstre au regard des autres hommes et pourtant c’est lui le personnage principal, et c’est lui que nous trouvons sympathique. Parfois, le monstre est présenté comme une victime pour inverser la tendance et nous faire réfléchir. Qui est le plus monstrueux entre l’homme difforme et son bourreau, prêt à tout pour le faire souffrir ?
Thomas Harris a créé un monstre en la personne d’Hannibal Lecter. Bien loin d’être attachant, ce tueur en série est avant tout un homme et il nous enseigne que n’importe quel être humain peut devenir un monstre. Hannibal Lecter apparaît pour la première fois dans Dragon Rouge en 1981 puis dans Le Silence des agneaux. Orphelin, il assiste très jeune à une scène atroce : des soldats morts de faim dévorent sa sœur sous ses yeux. Il se vengera quelques années plus tard et c’est ainsi que débutera son parcours de cannibale. Cela fait froid dans le dos car on sait qu’Harris s’est inspiré d’une histoire vraie pour écrire ses romans. Et ce monstre fait bien plus peur que de nombreux autres !
Et pour vous, quelle serait la définition d’un monstre ? Quel monstre de la littérature vous effraie le plus ?