Posté par
Guillaume
Les Mythes les plus populaires dans la littérature
Les mythes parcourent la littérature depuis la nuit des temps. Aujourd’hui, nous vous proposons de revenir sur les cinq mythes les plus récurrents dans la littérature.
Don Juan ou le séducteur irrévérencieux
Le personnage de Don Juan, originellement créé par Tirso de Molina dans « L’abuseur de Séville et le Convive de pierre », incarne la séduction, l’égoïsme et la jouissance du présent au mépris des conventions sociales. Cette figure métaphorique a été reprise à travers les âges par Molière, Mozart ou encore Baudelaire, chacun altérant le mythe selon ses intentions, selon ses besoins. À sa nature profondément religieuse dans la pièce de Molina, Mozart ajoute dans son opéra une mesure sexuelle manifeste, tandis que les romantiques ont réformé le personnage en un homme libre confronté aux règles de la société, délestant ainsi l’élément surnaturel du mythe. Dans le livre « Cinquante nuances de Grey », on peut observer une version moderne de Don Juan qui ajoute une dimension sociale au mythe en questionnant le rapport de force entre hommes et femmes au sein de la vie sexuelle du couple.
Les Vampires ou « la mort après la mort »
Bien que les légendes à son propos lui soient antérieures, il est difficile de nier que le comte Dracula représente l’essence même du mythe du Vampire. Une peau blême, des canines allongées, un goût prononcé pour le sang frais, autant d’aspects popularisés par le livre de Bram Stocker qui restent ancrés, comme une image résiduelle, dans l’imaginaire populaire. Au fur et à mesure de ses apparitions, le mythe du Vampire a été altéré, voire révolutionné. Du comte Dracula, on a souvent conservé le mystère, le charme et le teint blafard ; au sein des romans d’Anne Rice (« Entretien avec un vampire« ), on observe une dimension existentialiste à travers son utilisation du personnage de Lestat qui, confronté à sa nature violente, met en lumière les parts d’ombre de l’être humain ; enfin dans la saga « Twilight », ce sont les relations adolescentes qui sont personnifiées à travers les personnages d’Edward et Bella, l’un symbolisant l’interdit et le péché, l’autre la pureté et la naïveté.
Roméo et Juliette ou l’amour contrarié
L’histoire tragique de deux amants que tout sépare mais que l’amour réunit, un mythe intemporel visible depuis l’Antiquité. Inspiré par l’histoire de Pyrame et Thisbé dans les « Métamorphoses » d’Ovide, William Shakespeare produit l’une des plus belles histoires d’amour de la littérature, une œuvre si forte qu’elle forgera en grande partie le mythe dont elle est tirée. L’amour plus fort que les conventions sociales, l’amour plus fort que la mort certes, mais un amour tragique. A travers ce mythe, il est question de la condition humaine : comment un personnage, prisonnier de son nom et de sa filiation, peut-il s’élever hors de sa condition ? Pour Roméo et Juliette, l’amour semble être la réponse, mais cet amour mène inéluctablement à la mort. Le tragique du mythe de l’amour interdit réside dans le fait qu’il semble impossible à préserver. « La Princesse de Clèves », « Tristan et Yseult » sont autant d’exemples d’amour contrarié dont l’issue est tragique.
Les Super-Héros ou la faiblesse du genre humain
Le mythe du Super-Héros tel qu’on le conçoit aujourd’hui est grandement marqué par les productions de Comics américains dont les figures de proue sont Superman, Batman et autres Wonder Woman. Pourtant, il existe des récits beaucoup plus anciens racontant les prouesses de personnages surhumains réussissant des exploits réputés impossibles. « Les Douze Travaux d’Hercule », par exemple, retrace les exploits du fils de Zeus, l’ »Iliade » met en scène le courage et la force d’Achille, l’ »Odyssée » raconte comment Ulysse, par son intelligence hors du commun, parvient à surmonter toutes les épreuves pour retrouver Ithaque. Le mythe du Héros apparaît comme cathartique pour l’être humain qui projette en lui ses peurs et ses espoirs et élève le personnage au rang de modèle à atteindre. Encore une fois, il s’agit de briser sa condition humaine à travers un symbole métaphorique que l’on sait imaginaire, mais qui n’en demeure pas moins empreint de valeurs morales réelles. C’est justement la prégnance d’émotions complètement humaines dans un personnage surhumain qui permet l’actualisation du mythe dans la vie réelle.
La fin du monde ou le tragique destin de l’Humanité
On ne pouvait finir par un autre mythe tant ce celui-ci symbolise à la fois la fin et le renouveau. Apocalypse, Ragnarok, catastrophe naturelle, guerre nucléaire, il existe de nombreux qualificatifs pour désigner la fin du monde et la chose commune à toutes ces « versions », c’est son caractère inexorable. L’Humanité telle que nous la connaissons est vouée à disparaître. Hautement symbolique, la figure de l’Apocalypse, originellement issue de la religion, s’est petit à petit invitée dans d’autres sphères, comme les sphères scientifique et sociale. Les causes de la fin de l’humanité ne sont plus uniquement dues à Dieu ou au Diable, mais sont l’œuvre d’autres forces et d’autres causes. La Nature, les guerres, la famine, la surpopulation, autant de phénomènes précipitant la fin du monde. Le mythe de la fin du monde a même permis de fonder le genre post-apocalyptique dont les histoires se déroulent dans un monde ravagé où l’humanité doit survivre et trouver un nouveau sens à son existence. On pourrait citer « Les Fils de l’Homme » de P.D. James où l’apocalypse prend une forme inattendue : toutes les femmes deviennent stériles ; « La Route » de Cormac McCarthy ou encore « Je suis une Légende » de Richard Matheson, roman mettant en scène une planète ravagée par des créatures étranges.
Et vous, quels mythes préférez-vous dans la littérature ?