Posté par
Flora
Les ateliers d’écriture, bonne ou mauvaise idée ?
Les ateliers d’écriture se sont imposés en Occident ces dernières années, dans le but de démocratiser l’écriture, et de la rendre plus accessible. Que doit-on en attendre ?
Français et américains adeptes de cette pratique
Lieu coopératif par excellence, l’atelier d’écriture a pour but de susciter et de solliciter la créativité des participants, au moyen de contraintes, afin de lutter contre l’illettrisme, la création, la formation, et l’ initiation. Pratiqué en groupe, il se revendique comme un haut lieu d’échange, de communication, destiné à favoriser les flux d’idées entre les participants.
Aux Etats-Unis, où cette technique est très ancienne, le « creative-writing », a été mis en place pour favoriser la créativité, l’imagination, l’inventivité en un mot.
Le pays de l’Oncle Sam, avant tout défenseur du pur pragmatisme, de l’entraînement à l’écriture, et des techniques de rapidité révélerait ainsi de nouveaux talents. Les universités américaines proposent d’ailleurs de dispenser des ateliers d’écriture dans tous les grands cours de littérature, destinés à forger l’esprit des étudiants et à stimuler leur imagination.
Loin de se limiter aux Etats-unis, cette pratique s’est également étendue à la France, puisque l’université d’Aix-en-Provence offre des cours d’écriture à travers la participation à des ateliers. La vocation de ceux-ci est de partager les qualités de la langue française et les idées, ainsi que la volonté de promouvoir la libération des mœurs.
Une initiative lointaine
L’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle), créé par Raymond Queneau et François Le Lionnais en 1960, fut considéré comme le premier grand atelier d’écriture, et fonctionnait déjà sur le principe de contraintes littéraires et formelles imposées. Un exemple célèbre de publications oulipiennes reste La Disparition de Georges Pérec, roman structuré sur l’étonnante absence de la voyelle « e », la plus fréquente de l’alphabet qui présente une virtuosité remarquable. Considéré comme le premier véritable exercice en la matière, l’Oulipo anime toujours le Festival des récréations de Bourges, destiné à faire émerger de nouveaux talents littéraires.
En 1975, est fondé le CICLOP (Centre Interculturel de Communication Langues et Orientation Pédagogique), atelier d’écriture géant qui a engendré d’autres ateliers et la possibilité d’effectuer des lectures publiques. Ceux-ci, à fréquence hebdomadaire, proposent des journées thématiques, des week-ends, des randonnées, des voyages d’écriture, des formations à l’animation, des séminaires, et des stages résidentiels.
Ils offrent notamment la participation à une séance de découverte et sont ouverts à tous les volontaires.
Au-delà d’une rencontre littéraire, ces ateliers permettent de partager le bonheur de la langue française et de transmettre des idées. Ils ont été créés sous l’impulsion du nouveau roman et du mouvement contestataire de mai 1968, lequel explique notamment la vocation de ces ateliers. Le but de ces ateliers est de s’approprier un texte comme tribune politique, de trouver sa personnalité rédactionnelle, une forme d’intimisme et une introspection. Ces ateliers d’écriture, tels que ceux d’ Elizabeth Ring, consistent à écrire des polars, des romans, selon des thématiques différentes à chaque fois.
Participez-vous à des ateliers d’écriture ? Que pensez-vous de cette initiative ?