Posté par
Flora
L’auteur de la semaine : Marivaux
Cette semaine, nous vous invitons à découvrir l’auteur : Marivaux.
Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux est sûrement né le 4 février 1688 à Paris, et baptisé le 6 février. Très peu de documents existent sur la vie de l’écrivain et il est donc difficile de connaître précisément ce que fut sa jeunesse.
Alors qu’il a 11 ans, Marivaux déménage avec son père à Riom, en Auvergne alors que celui-ci vient d’être nommé contrôleur de la Monnaie. La mère de Marivaux était la sœur d’un architecte du roi, Pierre Bullet et c’est cet oncle qui permettra au célèbre écrivain d’entrer à la Cour du roi. En effet, cet oncle l’héberge lorsque Marivaux entreprend des études de droit à Paris. Mais il abandonne très vite ses études, en 1713. Il n’obtiendra sa licence de droit qu’en 1721 mais ne travaillera jamais en tant qu’avocat. Ce qui passionne Marivaux, c’est d’observer les comportements de ses pairs, et de les décrire de façon humoristique mais toujours en analysant la réalité.
Il publie son premier roman en 1712 mais c’est sa rencontre avec Fontenelle et avec Madame de Lambert qui sera déterminante pour sa carrière. Lorsqu’il est introduit dans le salon de Madame de Lambert, il fait la connaissance des « Modernes ». C’est à leurs côtés que Marivaux mène un combat contre les classiques. Marivaux se marie le 7 juillet 1717 avec Colombe Boulogne, qui est la fille d’un riche avocat. Malgré cette richesse, Marivaux est vite ruiné. Sa femme meurt en 1723 et il doit gagner de l’argent grâce à son écriture pour élever sa fille.
C’est sa pièce Arlequin poli par l’amour qui le fait connaître du public. Il fait jouer cette pièce par des acteurs italiens, car il apprécie particulièrement leur jeu. Il écrira de nombreuses pièces pour la troupe de Luigi Riccoboni. Certaines de ses pièces sont devenues des grands classiques, dont Le Jeu de l’amour et du hasard, représentée pour la première fois en 1730. Marivaux est le 5ème auteur le plus joué à la Comédie-Française. Le Jeu de l’amour et du hasard, à l’instar des autres pièces de Marivaux, explore les codes sociaux et amoureux, elle est d’ailleurs considérée comme une comédie sociale. Marivaux respecte les codes de son époque, puisqu’à la fin de la pièce les maîtres finiront ensemble tandis que les valets resteront valets, mais il transgresse l’ordre établi en se questionnant sur les valeurs centrales de l’époque et en inversant les rapports sociaux. Cette pièce est drôle car pleine de quiproquos et de situations inattendues mais elle est aussi plus profonde et sérieuse sur les thèmes qu’elle aborde, et notamment les relations entre maître et valet.
Le nom de Marivaux est très vite, et de son vivant, utilisé pour désigner un genre littéraire : on parle de marivaudage, expression toujours utilisée aujourd’hui. Ce terme fait référence à l’échange de propos galants et délicats afin d’entrer dans un jeu de séduction.
Outre des pièces de théâtre, Marivaux écrit également des comédies plus engagées où il traite de problèmes sociaux majeurs, comme dans l’Île des esclaves, publié en 1725, qui livre une analyse sur la liberté et l’égalité entre les hommes ou La Nouvelle Colonie, ouvrage dans lequel il aborde le thème de la place des femmes dans la société. Il expose également ses idées dans des articles de journaux et décrit avec humour les codes imposés par la société de son époque.
Pendant près de 15 ans, de 1726 à 1741, Marivaux construit une œuvre romanesque intitulée La Vie de Marianne dans laquelle une femme âgée dépeint toute sa vie, en présentant également ses réflexions sur des thèmes divers et variés mais l’œuvre restera inachevée. Élu à l’Académie française en 1742 sur l’aide de Claudine de Tencin, Marivaux cessera quasiment d’écrire.
Il meurt le 12 février 1763 après avoir souffert pendant cinq ans de pleurésie.