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Flora
L’auteur de la semaine : Herman Melville
Cette semaine nous vous proposons de découvrir l’auteur : Herman Melville
Herman Melville est né le 1er août 1819 à Pearl Street, au sud-est de Manhattan (New York). Il est à la fois romancier, essayiste et poète. Il est aujourd’hui connu et reconnu pour son œuvre magistrale, Moby Dick.
Originaire d’une famille très pauvre, Melville quitte l’école à treize ans et enchaîne dès lors les petits boulots. Il sera tour à tour employé de banque, ouvrier dans une ferme, comptable et instituteur. C’est durant ses jeunes années qu’il fait ses premières lectures marquantes : James Fenimore Cooper, Walter Scott, Byron et autres poètes anglais du XVIIIème siècle.
En 1839, lorsqu’il s’engage comme mousse à bord d’un navire marchand, il découvre l’univers marin qui l’inspirera dans de nombreux romans. Cette croisière entre New York et Liverpool ne sera pas la dernière puisqu’il se pique d’un véritable attrait pour le monde maritime. En 1841, le futur écrivain se rend à Nantucket, berceau américain de la chasse à la baleine. Ayant été engagé dans l’un de ces baleiniers, il parcourt le Pacifique, visitant les îles Galápagos et les Marquises où il déserte avec l’un de ses compagnons d’infortune. Rescapé sur une île quasi déserte, il fait la rencontre des Taïpis, une tribu cannibale avec laquelle il vit pendant un mois. Hormis la crainte d’être dévoré, Melville est heureux auprès des cannibales. Il leur trouve une beauté et une grâce indescriptibles et finit par les voir comme des « gentils sauvages », à l’instar de Rousseau dans ces descriptions de tribus indigènes. Le 9 août 1842, il réussit à quitter la vallée de Taipivai sur le baleinier australien Lucy Ann.
Cette période de sa vie est une véritable aventure qu’il retranscrit dans ses deux premiers romans, Taïpi et Omoo.
Taïpi est publié en 1846 et c’est ainsi que débute sa carrière littéraire. Le roman est un succès. Omoo est publié dans la foulée. Les deux ouvrages suscitent la curiosité car ils ont un parfum de scandale. Melville profite de son succès pour publier Mardi, qui est un échec total. Le public, comme la critique, est mécontent. Les lecteurs étaient habitués aux récits de cannibales et de vahinés nues et voilà que l’auteur à succès publie une dissertation philosophique de plus de six cents pages. En effet, dans cet ouvrage, Melville pose des questions existentielles, qui entrent en résonance avec les problèmes sociaux de son époque, mais le livre est complexe et ne trouve pas son public.
Endetté, c’est finalement sous la pression de ses créanciers qu’Herman Melville publie quelques années plus tard, en octobre 1851, ce qui deviendra son chef d’œuvre. Il a écrit Moby Dick en un an et demi, «pour ne pas passer à la postérité comme l’homme qui a vécu chez les cannibales». Les critiques sont bonnes mais les ventes ne sont pas au rendez-vous et Melville est dévasté par ce nouvel échec. Pourtant le roman a tout pour plaire. L’auteur nous conte l’histoire du Péquod, un baleinier dirigé par le capitaine Achab. Ce célèbre marin est obsédé par une grande baleine blanche : Moby Dick. Melville dépeint l’équipage du Péquod, en vient à faire des analyses psychologiques et sociales de chaque membre. Seuls sur le baleinier pendant toute la durée du roman, les marins se retrouvent comme dans un huis-clos. Mais Moby Dick est une odyssée, qui se nourrit d’abord de réalisme. Le baleinier, les harpons, les provisions à bord, les techniques de chasse, tout est minutieusement décrit.
La suite de la carrière littéraire d’Herman Melville est une longue succession de désillusions. Il finit par arrêter l’écriture et se retrouve inspecteur des douanes de la ville de New York pendant dix-neuf ans. Melville survivra de quarante ans au capitaine Achab mais l’échec du livre l’a abattu à jamais. Il meurt le 28 septembre 1891. Ses œuvres sont redécouvertes dans les années 20 et font aujourd’hui de lui l’un des écrivains américains les plus célèbres.