Autour du livre

L’auteur de la semaine : André Gide
7 avril 2014
Posté par
Flora

L’auteur de la semaine : André Gide

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir l’auteur : André Gide.

André Gide naît le 22 novembre 1869 à Paris. Il est issu d’une famille bourgeoise protestante. Le jeune Gide entre à l’École Alsacienne mais est renvoyé au bout de quelques mois, pour « mauvaises habitudes ».  Son père, Paul Gide, meurt alors qu’André n’a que 11 ans. Ce traumatisme l’écarte encore plus d’une scolarité normale et le soumet à une relation mère-fils à laquelle il tente d’échapper. Sa mère, Juliette, lui portant en effet un amour protecteur, bien trop étouffant pour le jeune homme.

C’est un séjour à Rouen à l’automne 1882 qui va chambouler sa vie. Gide découvre les infidélités de sa tante Mathilde et la souffrance que cela occasionne chez sa cousine Madeleine. Dès lors, Gide tombe amoureux d’elle, de façon purement intellectuelle et néanmoins passionnée. En 1888, il tente de rattraper son retard scolaire et rentre en classe de philosophie au lycée Henri IV où il se lie d’amitié avec Léon Blum. L’année suivante, il fonde la Potache-Revue et y publie ses premiers vers. Il fréquente également les cercles littéraires parisiens et rencontre Paul Valéry et voue un véritable culte à Stéphane Mallarmé.

En 1891, il publie à compte d’auteur Les Cahiers et les poésies d’André Walter, présenté comme un livre posthume où le prénom de Madeleine a été remplacé par celui d’Emmanuelle. Sa cousine Madeleine, à qui il a offert le premier exemplaire, refuse catégoriquement le mariage. Mais Gide n’abandonne en rien sa foi littéraire et publie des poésies dans La Conque et dans La Wallonie.

La même année, peu après avoir écrit le Traité du Narcisse, il rencontre Oscar Wilde, qui l’effraie autant qu’il le fascine. En vérité, Gide affirme s’être toujours trouvé en marge de la société et en 1893, de retour d’un voyage en Afrique du Nord, il assume pleinement son homosexualité. Il coule des jours heureux et séjourne dans de nombreux pays, et découvre l’Algérie avec son ami Paul-Albert Laurens. Mais contre toute attente, sa cousine Madeleine accepte finalement le mariage en 1895. Un mariage qui d’ailleurs ne sera jamais consommé, Gide étant constamment rattrapé par ses pulsions homosexuelles.

Cette exploration du monde et de lui-même lui vaut de nombreux ouvrages tels que Les Nourritures terrestres en 1897, L’Immoraliste en 1902,  La Porte étroite en 1909, Les Caves du Vatican en 1914 et La Symphonie pastorale en 1919. Il participe par ailleurs à la création de la Nouvelle Revue Française. Mais André Gide est surtout un écrivain militant pour les droits de chacun. C’est pourquoi il publie un hommage à Wilde en 1902, livrant une bataille engagée pour préserver la mémoire de l’écrivain, après une série de trois procès retentissants contre son homosexualité. Gide dépeindra d’ailleurs sa propre vision de l’homosexualité dans son essai très controversé, Corydon en 1924.

C’est par la littérature qu’André Gide s’est dressé contre les préjugés de son temps. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1947. Malade mais heureux d’être entouré des siens, il meurt dans la plus parfaite sérénité en 1951 à Paris.

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