Posté par
AA Victoria
La littérature, une arme de séduction féminine ?
Nombreux sont les romans français et étrangers mettant en scène des femmes vengeresses, ayant soif de pouvoir. Portrait de quelques séductrices au caractère bien trempé.
Des héroïnes en quête de conquêtes masculines dans la littérature d’antan
Très en vogue à partir du 18ème siècle, les ouvrages érotiques mettent en scène des femmes désireuses de prendre leur revanche après avoir été séduites, dupées, trompées. Ainsi, des héroïnes telles que Manon Lescaut, personnage éponyme du chef-d’œuvre de l’Abbé Prévost ou encore la perfide Madame de Merteuil, protagoniste du roman épistolaire Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, s’imposent comme des caractères forts, souvent animés des intentions les plus mesquines. La première, séductrice impénitente, entraîne son jeune amant, le Chevalier des Grieux, dans les tourments d’une passion qui conduira celui-ci au désespoir et au déshonneur.
La seconde convainc, quant à elle, son ami le vicomte de Valmont, de se livrer à un jeu effréné de libertinage sexuel, consistant à séduire puis à éconduire chacune de leurs conquêtes. La marquise de Merteuil échange avec Valmont une correspondance dense, qu’elle mène de front, dans laquelle ils se livrent toutes leurs stratégies de séduction.
Plus récemment, Vladimir Nabokov, éminent penseur de la littérature russe du 20ème siècle, a mis en scène, dans le roman Lolita, une jeune femme du même nom, qui connaît un destin singulier. Adolescente aussi charmeuse que sulfureuse, celle-ci séduit Monsieur Humbert, son professeur de littérature et second époux de sa mère, allant jusqu’à devenir sa maîtresse.
Dans la littérature contemporaine
Les best-sellers parus ces dernières années font également la part belle à des femmes qui se prêtent au jeu de la séduction et de la vengeance.
Fifty Shades of Grey d’E.L. James, paru en trois tomes en 2011, s’inscrit dans la lignée des romans de Nabokov. Intrigue sensuelle, cette trilogie narre la liaison entre une jeune diplômée en littérature et un homme d’affaires richissime qui initie la jeune fille à tous les ressorts du sado-masochisme. On pourrait penser que Christian Grey, protagoniste principal domine la situation, à cette différence prêt que ses jeux érotiques sont soumis au seul consentement et à la volonté d’Ana, sa jeune partenaire.
Toujours dans la thématique érotique, Belle et Bête de Marcella Iacub, paru en février 2013, s’impose, quant à lui, comme un livre-témoignage de la relation de la jeune femme avec Dominique Strauss-Kahn, dans lequel la jeune femme brosse un portrait peu flatteur de son ancien amant, réglant ainsi ses comptes par la plume. Récit d’une séduction,
celui-ci s’affirme aussi comme une arme vengeresse, permettant à son auteur, de faire éclater le scandale au grand jour…
En tant qu’écrivain, pensez-vous que l’on puisse « instrumentaliser » la littérature ?