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Flora
Inondation à la BNF : des dégâts irrémédiables pour le patrimoine ?
Le 12 janvier dernier, la Bibliothèque nationale de France a été victime d’inondations dues à une importante fuite d’eau. Heureusement, la catastrophe a été évitée et « seuls » 1 500 ouvrages ont été endommagés.
Plus de peur que de mal
Il y avait de quoi être inquiets ! Dimanche 12 janvier, une canalisation d’eau se rompt et déverse son contenu dans l’un des trois magasins de stockage de la BNF. Plus de 12 000 ouvrages, conservés au département Littérature et Art, sont touchés à des degrés divers.
Volontaires et professionnels de la BNF se sont attelés à faire sécher les pages humides, soumises au souffle des ventilateurs et épongées par du papier buvard, dans les différentes pièces du bâtiment. La réaction a été immédiate puisqu’il est primordial de traiter rapidement des livres en cas d’inondation. Le site de la BNF est catégorique, les moisissures apparaissent « au bout de 48h ».
Selon la direction, de nombreux ouvrages concernés dateraient de la deuxième moitié du XIXème jusqu’à aujourd’hui et devraient rapidement réintégrer leur place.
Seuls 1 500 d’entre eux – qui ont été vraiment mouillés – vont nécessiter un traitement plus approfondi, comprenant notamment un travail sur les reliures et une remise à plat (diminution du volume) des livres gorgés d’humidité.
Les ouvrages devront également être lyophilisés, un nom savant qui cache en réalité une technique de déshydratation. Le papier trempé est gelé puis mis sous vide. Réchauffée ensuite à très basse pression, l’eau contenue dans les pages s’évapore peu à peu. Les pertes prévoient donc d’être minimes. La BNF a en tout cas affirmé qu’il n’y aurait « pas de perte irrémédiable » pour le patrimoine.
Des risques connus depuis 2004
En 2004 déjà, une inondation avait touché la BNF. A l’époque, quelques milliers d’ouvrages avaient été abîmés par le sinistre et la gestion de crise avait fait débat. C’était alors une autre réserve, celle du fonds Histoire et religions, qui avait été endommagée.
L’accident du 12 janvier semble être dû cette fois à une avarie matérielle, principalement à une surpression qui aurait fait exploser les tuyaux d’évacuation d’eau en PVC, trop fragiles. Le PVC rigide, souvent utilisé pour construire les tuyaux de canalisation, n’est pas extrêmement solide mais présente l’avantage d’être beaucoup moins coûteux que d’autres types de matériaux. Un constat dénoncé par le syndicat FSU qui incrimine un budget trop léger alloué à l’entretien.
Décidé fin 2013 par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, le dégel des crédits devrait permettre à la BNF de se doter d’un réseau hydraulique conforme et éviter à l’avenir de nouveaux accidents de ce genre.
Que pensez-vous de cet incident ?
Article écrit avec la participation de Quentin