Depuis ma plus tendre enfance, j'ai toujours entendu ma mère Juliana raconter ses souvenirs heureux de petite fille lorsqu'elle était en Espagne ; puis la guerre civile a éclaté. Comme mon grand-père avait clamé à tout va ses opinions anti-franquistes, sa vie ainsi que celle de sa petite famille était en danger ; c'est la mort dans l'âme qu'ils ont dû se résoudre à l'exil vers la France, où Juan, le frère de ma grand-mère, était déjà là depuis plusieurs années non à cause de la guerre mais pour trouver une vie plus facile (il a été lui-même déchiré par ce conflit auquel il refusa de participer en restant en Touraine). L'accueil de la plupart des Français a été très chaleureux vis-à -vis des Espagnols. Puis ma mère a rencontré mon père qui n'était autre que le beau-frère de Juan. Mon père Jean a été très fier d'avoir 3 enfants avec Juliana (Jean-Pierre, Marie-Christine et Patrick). Bien que d'un milieu modeste, nous avons eu tous les trois une enfance dorée, tous choyés par nos parents, grands-parents, tantes et oncles. J'ai toujours eu la passion de la lecture et de l'écriture. C'est pourquoi, après plus de quarante ans de vie active -dont plus de trente en tant qu'Agent d'Accueil à l'Institut du Travail Social à Tours- j'ai enfin réalisé un de mes projets les plus chers : écrire un livre en hommage à mes proches, et, plus particulièrement aux Espagnols de ma famille.