Posté par
AA Victoria
EDITO
Honneur aux femmes cet après-midi : Lëila Slimani et Yasmina Reza viennent de remporter respectivement le Prix Goncourt 2016 et le Prix Renaudot 2016 pour leurs ouvrages « Chanson douce » et « Babylone ».
La victoire de la franco-marocaine constitue une petite révolution dans l’histoire d’un prix résolument masculin : Lëila Slimani est seulement la douzième femme à se voir attribuer le prestigieux prix Goncourt. Mais outre cette petite prouesse, la jeune femme, éditée chez Gallimard, peut se targuer d’apporter un véritable vent de fraîcheur à un concours en place depuis 1903.
En effet, cette cuvée 2016 était résolument rajeunie : par sa lauréate bien sûr, mais aussi par son jury, comprenant cette année l’arrivée de Virginie Despentes (47 ans) et Éric-Emmanuel Schmitt (56 ans). Sachant que les jurés ont majoritairement plus de 70 ans, l’arrivée de nouveaux membres, jeunes et dynamiques, semble de ce fait primordiale pour un concours dont la moyenne d’âge du lauréat se situe à 41,8 ans. Par le passé, Adrien Bertrand (Prix 1914) et Jean-Louis Bory (Prix 1945) avaient réussi l’exploit de se voir primés à seulement 26 ans : ce sont les plus jeunes lauréats de l’histoire du Goncourt. A l’inverse, Marguerite Duras avait dû attendre son soixante-dixième anniversaire pour se voir récompensée en 1984.
L’autre grand gagnant de la journée sera à trouver du côté de l’éditeur : Gallimard prouve une fois de plus sa main mise sur l’édition française en enregistrant son 37ème Goncourt, soit tout de même près d’une édition sur trois !