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AA Victoria
DIVERS — Ces femmes qui écrivent sous un pseudonyme masculin
Vous l’aurez surement remarqué, nous sommes dans l’ère des revendications sociales et la cause féministe en fait partie. Vous vous sentez concerné(e) par cette cause ? C’est notre cas et pour l’occasion nous vous présentons aujourd’hui quelques auteures pionnières dans ce mouvement.
Au XIXe siècle, les femmes qui écrivaient dans le but d’être publiées et donc, de se faire connaitre, étaient mal considérées dans la société. Cela était dû au caractère misogyne du monde littéraire, presque fermé aux femmes jusqu’au début du XXème siècle. Contrairement aux auteurs contemporains, être publiée était perçu comme une volonté d’indépendance, incompatible avec le rôle de la femme à l’époque. Cependant, malgré leurs pseudonymes masculins, grand nombre de ces femmes ont utilisé leur notoriété pour plaider la cause féminine.
Aurore Dupin, alias George Sand
Vous avez probablement tous lu ou entendu parler de George Sand mais, saviez-vous qu’une femme se cachait derrière ce pseudonyme masculin ? C’est une légende de la littérature qui représente la figure même de l’écrivain qui a réussi. Cette femme possède plusieurs cordes à son arc. Elle a été romancière, auteure dramatique, critique littéraire et journaliste. Vous vous demandez surement d’où vient son pseudonyme « Sand ». Et bien, elle n’a pas été chercher très loin. Elle s’est tout simplement inspirée de l’un de ses premiers amants : Jules Sandeau. Écrivaine engagée, elle est sans doute l’une des figures les plus importantes du féminisme au XIXème siècle. Elle a notamment revendiqué le droit au divorce et à l’égalité civile pour les femmes.
Elsa Triolet alias Laurent Daniel
Nous vous présentons une autre grande femme qui a merveilleusement bien réussi dans ce milieu fourmillant d’hommes. En effet, elle est connue pour avoir été la première femme à obtenir le prix Goncourt en 1945 . C’est son recueil de nouvelles « Le premier accroc coûte 200 francs » qui lui a permis de rejoindre la cour des Grands. On la connait également en tant que muse de Louis Aragon, son compagnon jusqu’à la fin de ses jours, qui lui dédie le recueil Les yeux d’Elsa. À l’image de George Sand, elle était très engagée et a pris part à la révolution russe en 1905 et à la résistance française avec Aragon. Intéressé(e)s par ses positions ou passionné(e)s par la période de la révolution française ? Vous pouvez vous pencher sur son ouvrage « Les amants d’Avignon » qui traite de son expérience de la résistance. Il est paru en 1943 sous le pseudonyme de Laurent Daniel.
Jeanne Loiseau, alias Daniel Lesueur
La prochaine figure féminine n’a pas choisi de se cacher sous un pseudonyme. Il lui a été imposé par Calmann-Lévy, l’éditeur de ses deux premiers romans. Comme nous vous l’avons exposé plus haut, ce n’était pas la meilleure période pour les femmes. Afin que ses textes puissent être publiés et reconnus à leur juste valeur, Jeanne Loiseau a donc publié sous le pseudonyme de Daniel Lesueur. C’était une poétesse et romancière française. Elle est également connue pour sa carrière de journaliste et également celle de critique littéraire. Elle a construit son identité en assemblant le prénom d’un de ses ancêtres maternels, Daniel O’Connell et du nom de jeune fille de sa mère, Marie-Henriette Lesueur. Jeanne Loiseau a avoué plus tard, avoir choisi ce pseudonyme dans la précipitation et aurait préféré un nom plus court. Tout comme ses prédécesseurs, c’était une féministe engagée. Elle s’est battue pour la création d’une Académie littéraire des femmes et a dénoncé les inégalités de genre.
Mary Ann, alias George Elliot
Mary Ann, plus connue sous le nom de George Elliot, est considérée comme une grande écrivaine de l’époque Victorienne. Bien qu’à cette époque certaines femmes commençaient à être publiées sous leur véritable identité, elle a choisi un pseudonyme masculin. Plusieurs raisons ont motivé cette décision : être prise au sérieux, préserver sa vie privée et distinguer son travail d’éditeur et de critique littéraire de ses écrits.
J.K. Rowling alias Robert Galbraith
Ce dernier cas est un peu particulier… Beaucoup plus récemment, J.K. Rowling, l’auteur de la célèbre saga Harry Potter, a publié un roman sous le pseudonyme de Robert Galbraith. La raison ? S’essayer au genre policier sans que sa popularité n’influence ses ventes. Cependant, son œuvre « L’appel du coucou » est passé en tête des ventes dès que ce secret fut révélé.