Posté par
AA Victoria
Découvrez les figures de style les plus originales
Vous les avez sûrement déjà croisées sans les reconnaître et surtout sans connaître leur nom… Ici pas question d’oxymore, ni de litote ou encore de métaphore. Voici quelques-unes des nombreuses figures de style de la langue française, aux patronymes complexes, à la signification pas toujours évidente et que vous pourrez utiliser dans vos ouvrages si le défi vous tente.
Anacoluthe
L’anacoluthe est une figure dite « de construction » et qui permet de rompre la cohésion syntaxique d’une phrase. Cela crée chez le lecteur un effet de surprise qui, tout en comprenant la phrase, est heurté par la rupture. Un exemple frappant se trouve chez Pascal qui écrit dans ses Pensées : « Le nez de Cléopâtre, s’il eut été plus long, la face du monde en eut été changée ».
Epiphonème
Cette figure de style consiste à placer une formule sentencieuse, au début ou à la fin d’un texte. Généralement, l’opinion exprimée apparaît comme incontestable, du moins catégorique, et peut être plus communément appelée morale. Ainsi, sans que l’on s’en doute, on retrouve des épiphonèmes à la fin des fables ou des contes. Par exemple, « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » dans la fable « Le lièvre et la tortue » est un épiphonème.
Zeugma
Cette figure est assez complexe. Elle permet de lier à un même mot deux autres mots et à les faire exister par rapport à ce mot de manière indépendante. Le zeugma est considéré comme une ellipse, faisant disparaître un mot ou même un groupe de mots ce qui a pour effet de placer sur le même plan syntaxique deux éléments sémantiques différents. On en distingue deux types : le zeugme sémantique et le zeugme syntaxique.
L’exemple le plus connu vient de Victor Hugo : « Vêtu de probité candide et de lin blanc ». «Probité candide » et « lin blanc » n’appartiennent pas aux même champs sémantiques – l’un désigne quelque chose d’abstrait tandis que l’autre désigne quelque chose de matériel- mais les deux groupes de mots sont rattachées au mot « vêtu » et peuvent fonctionner de façon indépendante avec lui.
Paronomase
La paronomase rapproche des termes qui ont des sens différents mais qui ont une sonorité semblable. Ainsi, l’expression « Tu parles Charles » est par exemple une paronomase. La morale « Qui vole un œuf vole un bœuf » est aussi un bon exemple, pouvant également être considérée comme un anacoluthe puisqu’elle peut se décliner en morale !
Chiasme
Un chiasme permet d’opposer des termes au sein d’une phrase, selon une structure proche de la poésie AB / BA. Son utilisation est beaucoup plus simple qu’elle n’y paraît et de grands auteurs s’y sont essayés très simplement par le passé. Ce fut le cas notamment de Molière qui, dans « L’Avare », écrivait déjà « Il faut vivre pour manger, et non manger pour vivre ». Mais le chiasme peut aussi devenir très élégant comme sous la plume de de Baudelaire : « Les soirs illuminés par l’ardeur du charbon » (soir/charbon évoquent l’obscurité, illuminés/ardeur suggèrent la lumière).
Homéotéleute
Une homéotéleute consiste en la répétition d’un même son à la fin d’une phrase ou à la fin des mots d’une même phrase. Cette figure de style est très semblable à l’assonance, autre figure qui duplique un même son dans une phrase pour créer une sorte de rythme.
Asyndète
Cette figure de style assez commode permet de supprimer les mots de liaison, type conjonctions de coordination. A titre d’exemple, la phrase « tu l’as voulu, tu l’as eu » est une asyndète car le mot de liaison a été supprimé et remplacé par une virgule (attention à ne pas abuser des virgules).
Prosopopée
Cette figure de style purement rhétorique permet de faire parler une personne absente ou morte, quelque chose d’abstrait ou bien encore un animal. Dans ce dernier cas, elle est très liée à anthropomorphisme, qui n’est pas une figure de style mais un procédé d’écriture qui permet de donner à la faune et à la flore des comportements humains (dont la parole).
Connaissiez-vous ces figures de styles ? Quelles autres figures de style appréciez-vous tout particulièrement ?
Article écrit avec la participation de Quentin