D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, Bénédicte Rouvreau a toujours aimé les mots, ceux qu'on couche sur un papier, qu'on offre ou qu'on expulse, ceux qui apaisent, ceux qui font mal. Poser le mot juste sur une émotion, une peur, une angoisse, pour pouvoir s'en détacher.
À 15 ans, elle se levait la nuit, tirée du lit par l'inspiration, par l'idée qu'il ne fallait surtout pas laisser s'évaporer.
Le temps a passé, les années se sont dérobées sous ses pieds. À l'aube de la quarantaine, cette fameuse dizaine qui l'effraie à n'en plus dormir, elle s'est remise à écrire.
C'est près de Salon-de-Provence, à Pélissanne, qu'elle a posé bagages, armée d'un passé tour à tour douloureux, extatique, tourmenté et passionné.