Posté par
AA Victoria
Comment créer un « bon » méchant dans un récit ?
Il est très important de réussir son héros, tout comme il est fondamental de réussir son méchant. La littérature est férue de ses « méchants » tous plus diaboliques ou machiavéliques les uns que les autres. Besoin d’aide pour créer un personnage dont la malveillance n’aurait d’égale que sa cruauté ? Voici quelques conseils pour y parvenir.
De la crédibilité
Le mot d’ordre pour un méchant est « crédibilité ». Il est en effet indispensable que ce personnage échappe à la caricature tout en se démarquant et en tirant son épingle du jeu. Il faut qu’il soit vraisemblable. Bien sûr, certains genres vous permettront de créer des méchants monstrueux ou volontairement caricaturaux. Mais, ils ne fonctionnent dans ces cas-là que parce que le lecteur se laisse prendre au jeu, se plie à une certaine gymnastique de l’esprit. Pour qu’un méchant soit convaincant, il faut qu’il soit complexe, avec une logique propre.
Travaillez son passif
C’est pour cela que travailler le passif de votre méchant est fondamental. Qui est-il ? D’où vient-il ? Quelles sont ses motivations ? Qu’est ce qui l’a rendu tel qu’il est aujourd’hui ? Si ces éléments ne doivent pas être révélés d’un seul coup à votre lecteur, sous peine de tuer instantanément toute forme de suspense, vous devez les avoir bien en tête à chaque fois que vous écrivez. Ce sont eux qui vont guider votre méchant, qui vont expliquer ses gestes et qui pourront peut-être même vous donner de l’inspiration pour imaginer de nouvelles scènes.
Au fil de votre récit, vous jugerez peut être que certains des éléments biographiques de votre méchant ne sont pas utiles au récit. Laissez-les de côté sans hésitation, il vaut mieux avoir trop que pas assez.
Évitez les archétypes
Gare, la caricature guette ceux qui se précipiteraient. Il est en effet tentant de miser sur un attribut de votre méchant (sa cruauté, sa fourberie, etc…) au détriment des autres. La formule peut fonctionner mais elle risque d’enfermer votre personnage dans une case et donc de minimiser son impact.
Préférez au contraire des méchants aux multiples facettes, mettez-les en lumière à travers plusieurs scènes et créez un personnage diaboliquement humain. Il n’en sera que plus convaincant et de fait, mettra davantage les antagonismes avec votre héros en lumière.
Un impact sur le lecteur
Qu’il l’émeuve, le scandalise, l’irrite, le mette hors de lui ou le dégoûte, votre méchant doit avoir un impact fort sur votre lecteur. Il faut créer une forme d’attente, de curiosité chez votre lecteur, qui va pousser ce dernier à poursuivre la lecture toujours plus loin pour savoir comment va évoluer le méchant, jusqu’où est-il prêt à aller pour assouvir ses désirs de vengeances, etc.
Pour impliquer davantage le lecteur, donnez-lui une longueur d’avance sur vos personnages. En décrivant certaines habitudes du méchant ou en les immisçant dans son quotidien sous la forme de passages bien choisis, vous pourrez leur faire connaître des facettes de votre méchant que vos héros, eux, ignorent totalement. De plus, vos lecteurs seront plus à même de le comprendre et se sentiront davantage impliqués dans l’histoire.
Ne le condamnez pas trop vite
Dans un schéma classique, on pourrait s’attendre à ce que le héros démasque le méchant, voire le tue. N’hésitez pas à sortir des sentiers battus. L’effet de surprise est votre meilleure arme pour prendre de court vos lecteurs. Entraînez-les sur de fausses pistes, laissez planer le doute sur le dénouement de votre histoire. Et pourquoi pas, peut-être qu’à la fin ce sera le méchant qui gagnera…
Article écrit avec la participation de Quentin