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Flora
Ces femmes, muses d’écrivains
« L’homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît tant qu’il n’a point souffert » confessait Alfred de Musset, dans son recueil La Nuit d’octobre, suite à sa passion malheureuse avec George Sand. Doit-on souffrir pour être inspiré ? Le point sur quelques grandes histoires d’amour de la littérature française.
Les « chants désespérés sont les chants les plus beaux » selon Musset
L’inspiratrice « scandaleuse » est incarnée, au 19ème siècle, par la figure-phare de George Sand. Femme de lettres fumant la pipe et assumant délibérément le port du pantalon, elle prônait le libertinage comme valeur-maîtresse.
Aurore Dupin (tel est le véritable nom de la jeune femme, qui avait été contrainte de prendre un pseudonyme masculin pour la publication de ses écrits !), connut des passions aussi brèves que tourmentées. Sa liaison avec Alfred de Musset (de 6 ans son cadet, un scandale à l’époque…) reste cependant à jamais gravée dans les mémoires.
Si Jules Sandeau, Frédéric Chopin, compositeur romantique, et Marie Dorval, actrice renommée de l’époque, pensionnaire de la Comédie Française (qui inspira à Sand un roman jugé immoral, Lélia) s’inscrivent dans le répertoire officiel de ses amours, Musset, avec lequel elle vit une relation enflammée, lui est souvent associé. Leur relation, ponctuée de trahisons (la plus mémorable est celle du voyage vénitien, durant lequel Sand trompe publiquement le poète avec son médecin Pietro Pagello) inspire nombre de leurs écrits. Désespéré suite à la rupture brutale de Sand, Musset compose le poétique et non moins mélancolique Confessions d’un enfant du siècle, dédié à celle qu’il « a aimé comme un enfant ».
« L’Amour fou », expression surréaliste ?
Cette maxime, titre d’un essai d’André Breton, proposant une réflexion sur le désir, n’était nullement adressé à Gala, égérie des auteurs de « cadavres exquis » et éternelle muse de Salvador Dali. Elle semble pourtant scander l’existence de celle-ci. Séductrice devant l’éternel, tour à tour épouse du poète Paul Eluard, maîtresse de l’écrivain Max Ernt, puis femme de Dali, son être entier inspira la gent masculine du cercle surréaliste. Eluard, qu’elle rencontre durant son adolescence parisienne, lui dédie ses premiers recueils, ceux de son éveil à l’amour, et plus tard, ceux de la mélancolie. Le caractère fort de la jeune femme, sa « vigueur intellectuelle » impressionnent le jeune Eluard qui lui compose les célèbres vers de « La Courbe de tes yeux », poème-fantôme du pathétique recueil La Capitale de la douleur.
Rencontrant Dali, lors d’un voyage en Espagne, Gala devient alors le modèle unique de ce dernier, son égérie, son idole, sous les yeux désespérés de Paul Eluard, à la fois trahi par son épouse et son meilleur ami.
A la même époque que les surréalistes, Guillaume Apollinaire, est également inspiré par une intrigue sentimentale orageuse, vécue avec Marie Laurencin, jeune peintre cubiste, disciple de Picasso. Entretenant une liaison « libre », mal perçue par leur entourage, les deux amants, cédant à la pression familiale, rompent. Apollinaire signe alors un vibrant hommage à cette furtive passion, en composant Le Pont Mirabeau, poème du recueil Alcools, dans lequel il lie les thèmes de la perte de l’amour à la fuite du temps.
Un être particulier peut-il inspirer des écrits selon vous ?