La Dédicace à moi-même

François Lachaud fait entendre la voix sans nulle autre pareille d'un homme passionné et torturé. Le décès mystérieux d'Edgar, directeur de l'Artefacture, une entreprise commercialisant des fac-similés d'œuvres d'art, déclenche chez Tristan, son employé dévoué, une intarissable logorrhée. Enfermé dans une chambre d'hôtel avant l'enterrement, le narrateur divague sur les liens qui l'unissaient à son ancien mentor, avec lequel il entretenait une relation complexe de maître et serviteur. Tristan, qui avoue avoir « peur du mensonge et peur de la vérité », se laisse emporter par un lyrisme débordant de visions hallucinées confinant parfois à la folie, pour finalement ne plus parvenir à démêler le vrai du faux. Tel un pantin, il se sent manipulé par ses émotions, incapable de prendre une décision. La réalité lui échappe également dans ses nombreuses relations amoureuses avec les femmes. Ses fantasmes le rattrapent, dans sa passion secrète pour Miranda, la fille du défunt, ou avec Charlotte, qu'il fréquente de façon discontinue depuis plus de vingt ans. Ses échanges contradictoires avec le journaliste Dussart, qui cherche à comprendre, font aussi écho au trouble qui règne dans son esprit. Jusqu'à ce que la « ronde vacuité » de son existence ne le saisisse "à vif"...