Posté par
AA Victoria
Rencontre avec Christian BENA TOKO, auteur de « IL Y A CINQ ANS » “Une enfance permanente qui te rattrape”
Présentez-nous votre ouvrage ?
Merci pour la question, avant tout je me présente, moi : Je suis Christian BENA TOKO, Fils de Pauline N’SIETO NZINGA et de Joseph TOKO DIASUEKWA (décédé le 20 Novembre 2017), paix à son grand âme ! Je suis né à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), Zaïre à l’époque. Ma Mère est originaire de l’Angola et mon Père de la RD Congolais. Ma Mère avait fui avec sa famille la guerre, de l’Angola à la RD Congo (Rép. du Zaïre à l’époque). Ainsi mes géniteurs eurent à se rencontrer, se marier, et… je suis l’aîné d’une famille de cinq enfants, trois filles et deux garçons. Je ne pouvais parler de mon ouvrage sans parler de moi, de mes origines. Je me considère comme un couteau Suisse dans l’art du spectacle vivant, un touche à tout. Mais avant tout je suis un comédien. Et un conteur, et un chanteur, et un auteur et metteur en scène, guitariste et performeur, et… et… etc… Il y a cinq Ans c’est le cri de mon cœur face à ce que je considérais, à l’époque, comme une indifférence de la part de mon Père à mon égard. C’est le regard de l’enfant, puis de l’adolescent que j’étais face mon impatience au regarde à ce que mon paternel n’arrivait pas à dire par des mots simples, mais complexe. Un cri pour dire à mon Père que j’existe, je suis bête, j’oubliais que c’était lui qui l’avait voulu. Donc ce livre, cette première étape de travail, perfectible et éphémère encore, est la première bouteille que je jette dans la Méditerranée de mes frustrations d’en temps. Voilà en quelques phrases les mobiles qui ont animé ma démarche, ma volonté d’échanger avec autrui mon histoire par l’écrit. Une façon de parler à mon Père au travers des lecteurs. Une vision de fiction en frisson d’une friction de frustration.
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Comme je l’ai dit dans ma précédente réponse, c’est fût pour le besoin de répondre et/ou de parler à haute voix à mon Père, qui de son vivant ne parlait pas beaucoup. Et moi j’avais l’impression qu’il ne m’entendait pas non plus. Grosse erreur de ma part.
À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Cet ouvrage s’adresse à Monsieur Madame tout le monde, certes je ne suis pas encore cet auteur qu’on achèterait nécessairement, car je suis issu de la Francophonie, mais mon écriture elle reste très ouvert. J’ai horreur des cases ! Donc mon écriture qui en plus est très narrative, métaphorique, à la façon des conteurs et griots. Chez moi dans la culture Kongo on les appelle les NZONZI. Cette écriture donne pleins de possibilités à quiconque de tirer son épingle du jeu. Pourquoi il s’adresse à tout le monde ce livre ? Tout simplement parce que dedans il y a un peu de tout. Du conte, des chants, des dialogues décalés, des secrets de famille, de cœur dit de manière sous entendue… dans ce livre je brosse la carte postale d’une ville dont peut-être mes lecteurs n’ont jamais entendu parler. Des noms de lieux, des personnes. Tout ça pour dire qu’il faut être assez curieux et courageux, en même temps, pour oser s’aventurer dans la jungle de ma plume.
Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Quelque soit les dires des uns et des autres, quelque soit tout ce que l’on peut traverser, quelque soit l’image que l’on peut projeter de soi-même aux autre et sur soi-même, il ne faut jamais sous estimer la force et étendue des liens qu’on a avec famille. Je ne parle pas que des personnes avec qui on a un lien de sang, non! Pour moi la famille c’est avant tout celle et celui qui est là pour moi et pour qui je suis là aussi. Je reste persuadé que mes vrais frères sont celles et ceux qui m’ouvrent les bras, celles et ceux à qui j’ouvre aussi mes bras. Sans condition ni préjugés.
Où puisez-vous votre inspiration ?
Mes sources d’inspirations sont diverses et variées. Pour « IL Y A CINQ ANS » “Une enfance permanente qui te rattrape”, ce fût mon enfance et mon adolescence. Car c’est un texte que j’avais commencé à écrire depuis mes 16 ans. Même dans la forme, j’ai maintenu exprès les imperfections linguistique, lexicales, grammaticales et autres d’un adolescent de 16 ans. Ce côté là qu’ont les jeunes à vouloir tout, tout de suite et maintenant. Par contre sur mes autres textes je tire la sève de mes inspirations de l’histoire du monde, de l’humanité, de la politique, de l’humain, de la nature et des ressources naturels, de la vie, de la mort, de l’amour, des trahisons… C’est aussi beaucoup les politichiens (des politicailleurs) véreux qui inspire ma plume et mes créations, la différence des uns et des autres, qui pour moi est et reste une richesse, il suffit de le savoir pour mieux la valoriser.
Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Je vous parlerais des trois projet, disons, phare sur lesquels je suis entrain de travailler :
● Actuellement je suis à cheval entre Bordeaux et Limoges où je travaille sur un texte, avec des jeunes primo arrivant élèves au lycée Pro. de Saint Exupéry. J’écris sur commande de l’Hyndre Théâtre et du festival Zébrure, pour des lectures public au festival des Francophonies. Le texte en question, NZELA-NEZLA, parlera du départ et mettra en miroir la langue Française et les langues d’origine des jeunes avec qui je travaille. Une façon pour moi de montrer que quand on parle de la Francophonie, ce n’est pas que la métropole Française qui est concerné. C’est aussi tous les autres pays Francophones, qui de par leur cultures linguistiques, artistiques, etc… ont épousé la langue Française et qui en font aujourd’hui une langue, une culture arc en ciel. C’est l’objectif que je poursuis sur ce projet d’écriture. Le texte sera lu en Mai 2020 aux Franco. à Limoges.
● Il y a mon texte Koltan qui est en chantier. C’est un texte qui parle d’un téléphone portable qui traduit son propriétaire en justice pour utilisation abusive. Actuellement je suis entrain de répondre à un appel à résidence pour aller le continuer, si pas le peaufiner, en immersion dans les milieux ruraux. Loin de moi de ne vouloir parler que du rapport téléphone portable-utilisateur, ce projet élève l’esprit sur l’exploitation des matières premières que l’on retrouve dans nos téléphone. Mais aussi et surtout sur les conditions de travail dans certains coins du monde. Avec tous les maux que peuvent engendrer les zones d’exploitations de Coltan (mot-valise pour colombite-tantalite). La vie dans les mines pour les mineurs, l’exploitations des enfants, l’implication de la main noire des multinationales dans la géopolitique de RD Congo, car ce pays regorge à lui tout seul plus de 80% du réserve mondiale du colombite-tantalite. Sans oublier la part de responsabilité des politicailleurs Congolais. Le projet KOLTAN est depuis le 15 décembre 2018, l’HEUREUX VAINQUEUR DU PRIX MADIBA (Nelson Mandela) 2018 en France – CATÉGORIE 1 intitulée : « Création artistique et culturelle réalisée par une personne ou une association issue des migrations », par l’Association Forim via Cosim Nouvelle Aquitaine. Obtenu grâce une forme artistique avant gardiste de la création KOLTAN, Lisolo ya Koltan : Conférence-Causerie-Citoyenne scénographiée. Un texte, une pièce de théâtre en chantier, afin de faire connaître au commun de mortels cette histoire méconnue du grand public. On y arrivera !
● Il y a aussi “BAPTISÉES”, l’histoire en musique de 3 trois jeunes filles (6, 16 et 17 ans) qui quittent leurs pays d’origine en Afrique Sub-Saharienne et se retrouvent en Libye. Vivent tout ce que peut vivre un noir en Libye, traversent la Méditerranée… la suite quand le texte sera créer en pièce de théâtre ou éditer. Je me limite à ces 3 exemples car l’ancre de ma plume coulera aussi longtemps que je vivrais, éditer ou non j’écrirais. – Un dernier mot pour les lecteurs ? Vous n’êtes pas obligé de m’acheter aujourd’hui, peut-être que vous changerez d’avis dans 20 ans. C’est tout ce que je peux leur dire, tout en remerciant EDILIVRE pour cette opportunité. Merci beaucoup ! Comme dirait ma Mère : Toujours savoir qui es-tu ? D’où viens-tu ? Mais surtout Où vas-tu ? À une prochaine fois, mais pour l’instant procurez vous « IL Y A CINQ ANS » “Une enfance permanente qui te rattrape”.
Christian BENA TOKO #C.Bi.S…