Posté par
Guillaume
Rencontre avec Jameson LEOPOLD, auteur de « Les Fous de l’histoire »
Dans quel pays habitez-vous ?
Je suis Haïtien et je vis en Haïti. Ce pays qui baigne dans les tréfonds de la mer tropicale des Caraïbes. Le pays ou le nègre s’est fait homme. Le pays de l’hospitalité par excellence. Le pays où pratiquement toutes les saisons se confondent. Pour reprendre Jean-Claude Fignolé, un pays à saison unique.
Présentez-nous votre ouvrage ?
Les Fous de l’histoire est un essai qui peint lugubrement l’état moral, social et politique de la nation haïtienne. Une nation sous les bottes de l’étranger. Une nation en imminence de désagrégation, sujette à toutes les formes de vexations et à des outrages quotidiens faute à une élite sans aucune force morale, sans haut idéal, sans âme nationale. Une élite en déliquescence qui exploite l’ignorance et l’inconscience des masses trop longtemps confinées dans l’étau du sous-développement. Un peuple naufragé que des institutions gangrenées empêchent de respirer pour s’épanouir. Un pays fragile où la médiocrité est devenue une marque de prestige. Les différents thèmes abordés dans cet ouvrage : Et si Haïti légalisait l’homosexualité ? – La fin de l’élite haïtienne – Déporter c’est mourir – Le choix suicidaire – Le temps des cons et des cancres – L’argent, ce fétiche des familles haïtiennes – Jalousie en couleur : une bêtise humaine – Pétion-ville, entre progrès économique et régression sociale – Misère de l’intelligence – Un pays et un peuple abandonnés – Le premier des noirs : Jean-Jacques Dessalines. Mon ouvrage ‘’Les Fous de l’histoire’’ permet aux lecteurs de flirter avec le vrai Haïti, le pays réel : la province obscure jetée à l’oubliette. Ce que les gens pensent tout bas, moi je les dis tout haut, ceci sans langue de bois.
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
J’ai écrit ce livre pour rappeler l’élite haïtienne qu’elle doit être le défenseur des intérêts supérieurs du pays ; et pour lui faire part de la lourde mission qui lui incombe de travailler au bien-être matériel et moral de la nation haïtienne afin d’affranchir le pays du sous-développement et de la misère morale.
À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Mon livre s’adresse aux lecteurs aventuriers désirant savoir comment vivent et pensent les autres peuples, du plus développé au moins développé. Itou il s’adresse à tous ceux et toutes celles qui croient en l’autodétermination des peuples, au libre arbitre, en l’émancipation de l’homme et au respect de la personnalité humaine.
Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
À travers ce livre, je transmets le message qu’il appartient aux élites de façonner, de perfectionner les sociétés, non les masses prolétariennes. Aussi, que malgré nos différences, nous pouvons cohabiter ensemble dans la paix et le respect.
Où puisez-vous votre inspiration ?
Je puise mon inspiration dans la littérature russe. Cette dernière me permet de mieux masturber ma pensée pour éjaculer des idées qui font progresser mon écriture. Ivan Tourgueniev est mon gourou. Si je ne lis pas les russes, des fois il m’est presqu’impossible de faire tenir debout quelques phrases. Avec la littérature russe, l’écriture m’est devenu un jeu d’enfant. Vous savez, l’écriture est pour moi l’expression d’un désir, le désir de créer un monde moins malsain et moins violent. Heureux soit l’homme qui lit Ivan Tourgueniev, Fiodor Dostoïevski, Maxime Gorki, Léon Tolstoï, Alexandre Pouchkine, Nikolaï Gogol, Anton Tchekov et j’en passe…La lecture et l’écriture aident à vivre mieux ; elles nous rendent conscients de ce que nous sommes vraiment. Un écrivain est un dieu puisqu’il crée des histoires, des mondes. Lorsque j’écris, je me sens plus que Jésus-Christ.
Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Je viens à peine de finaliser un roman superbement intéressant qui traite de l’amour. Donc je vais continuer à écrire puisque c’est ma plus grande passion. Mon rêve c’est de gagner des prix ; de devenir célèbre ; d’être lu par le monde entier, du plus pauvre au plus riche, du moins intelligent au plus intelligent.
Un dernier mot pour les lecteurs ?
Mon dernier mot serait que les lecteurs continuent à nous supporter en achetant nos œuvres. Sans les lecteurs, l’écrivain ne serait qu’un fétu de paille sur l’océan.