Les rémittences – transferts d’argent effectués, depuis leur exil, par les représentants des différentes diasporas de l’immigration en direction de leurs proches demeurés sur le sol natal – constituent une ressource majeure pour un grand nombre de pays pauvres, mais aussi une source de commissions exorbitantes pour les opérateurs de ces transferts financiers. Ces derniers ont prélevé leur dîme, parfois fort élevée, sur 444 milliards de dollars US en 2011, selon des sources officielles. Malgré la crise économique internationale, le montant total des sommes qui circulent s’élèverait à 1 150 milliards de dollars US, en tenant compte des transferts informels.
Ainsi, l’argent des pauvres des pays pauvres continue d’intéresser et d’enrichir les riches des pays riches. L’auteur fustige à ce propos l’hypocrisie de certaines banques occidentales qui, sans mépriser cette manne financière, ne souhaitent pas pour autant la fréquentation de leurs agences par des rémittents trop « visibles » au milieu de leur clientèle traditionnelle. Il entend attirer l’attention des membres du G20 sur l’apport positif des rémittences dans le cadre de la crise économique actuelle, et de les encourager à proposer des solutions concrètes et adaptées : stabilité des coûts des céréales de première nécessité dans différentes zones géographiques touchées par la pauvreté, taxation des commissions excessives sur les transactions pour créer un Fonds international de développement d’aide aux rémittents, soutien au développement de l’envoi des rémittences à travers des opérateurs téléphoniques.